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Quarante-quatre ans après la loi d'abolition de la peine de mort, Robert Badinter entre au Panthéon. Un hommage national salue son combat inlassable pour les droits humains.

Quarante-quatre ans après avoir initié la loi d’abolition de la peine de mort le 9 octobre 1981, Robert Badinter fait son entrée au Panthéon ce jeudi. Une veillée funèbre émouvante a précédé la cérémonie, organisée mercredi au Conseil constitutionnel, qu’il a présidé entre 1986 et 1995. Cette reconnaissance nationale salue un parcours exceptionnel dédié à la justice et aux droits humains.

Né au sein d’une famille juive ayant émigré de Bessarabie (aujourd’hui la Moldavie), Robert Badinter fut profondément marqué par la Seconde Guerre mondiale, ayant été témoin de l’arrestation de son père, décédé en détention en Pologne. Cette tragédie forgea en lui une détermination inébranlable à défendre une vision universelle des droits de l’homme, combat qu’il mena inlassablement tout au long de sa vie.

L’abolition de la peine de mort représenta le combat majeur de sa carrière. Avocat de renom, il délivra une plaidoirie historique le 20 janvier 1977, lors du procès de Patrick Henry, un discours devenu le symbole de sa lutte. Nommé ministre de la Justice en 1981 sous la présidence de François Mitterrand, son engagement politique s’étendit à la réinsertion des détenus, à des réformes significatives du code pénal, et à une lutte acharnée contre l’antisémitisme et l’homophobie, laissant un héritage juridique et social considérable.

La cérémonie au Panthéon, prévue à 18h40, sera ponctuée de moments artistiques, incluant une reprise de L’Assassin assassiné par Julien Clerc et la lecture de textes de Robert Badinter et Victor Hugo, choisis par son épouse Elisabeth Badinter. Le président de la République, Emmanuel Macron, prononcera un discours pour honorer la mémoire de cette figure emblématique de la justice française, dont l’œuvre continue d’inspirer.