Le président Emmanuel Macron a déclaré mercredi 12 novembre à Toulouse que la France opposerait un « non très ferme » au projet d’accord entre l’Union européenne et le Mercosur, « tel qu’il existe aujourd’hui ». Cette annonce, rapportée par la ministre de l’Agriculture, Annie Genevard, fait suite à une rencontre avec une délégation d’agriculteurs français.
La ministre a précisé que la France ne pouvait pas valider l’accord sans clauses de sauvegarde, mesures miroirs ou contrôles aux frontières, estimant que le projet actuel ne protège pas les intérêts des agriculteurs français. Cette position forte du gouvernement répond aux préoccupations exprimées par les professionnels du secteur.
Une délégation composée des principales organisations syndicales agricoles et de Jérôme Bayle, figure emblématique de la mobilisation agricole de 2024, a été reçue par le président. La rencontre s’est tenue à l’École nationale de l’aviation civile, en marge de la présentation de la stratégie spatiale nationale par Emmanuel Macron.
Plus tôt dans la journée, environ 250 agriculteurs, accompagnés d’une cinquantaine d’engins agricoles, s’étaient rassemblés à Toulouse. Ils réclamaient des clarifications sur le traité de libre-échange avec le Mercosur. Les manifestants, principalement de Haute-Garonne et du Tarn-et-Garonne, ont exprimé leurs craintes quant aux conséquences de cet accord sur l’agriculture française.
Jean-Marie Dirat, président de la FRSEA, avait souligné l’engagement passé du président à bloquer ce traité. Les agriculteurs craignent une concurrence déloyale de la part de pays où les normes d’élevage sont moins strictes, notamment l’utilisation d’antibiotiques et d’OGM. Denis Carretier et Jean-Philippe Viguié, représentants agricoles, ont unanimement exprimé leur opposition à un traité jugé « catastrophique » et « dangereux » pour l’élevage français. Jean-Baptiste Gibert, des Jeunes Agriculteurs, a même mis en garde contre une potentielle flambée de colère en Occitanie si des réponses claires n’étaient pas apportées.
