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Un revirement de jurisprudence de la Cour de cassation sur la donation-partage pourrait remettre en cause d'anciennes successions. Les donations-partages incluant des biens en indivision sont désormais requalifiées en donations simples, entraînant une réévaluation des biens au moment de la succession. Cette décision impacte les actes ne prévoyant pas une répartition matérielle et distincte des lots.

La Cour de cassation a récemment apporté un éclaircissement majeur concernant la donation-partage, susceptible de bouleverser des successions établies de longue date. Cette jurisprudence, qui a débuté en 2013, remet en question la validité des donations-partages incluant des biens en indivision.

Historiquement, la donation-partage visait à éviter les litiges successoraux en figeant la valeur des biens au moment de la donation. Cependant, la Cour de cassation a statué que cet acte exige une « répartition matérielle » de lots distincts pour chaque bénéficiaire, et non l’attribution de biens indivis qui créerait une nouvelle indivision.

L’affaire des époux X en est un exemple frappant. En 1971, ils ont procédé à une donation-partage, attribuant des parcelles de terre et le tiers indivis d’une maison à trois enfants (A, B, C), et une somme d’argent à un quatrième (D). Quarante ans plus tard, D s’estime lésé, car la valeur de sa quote-part est restée stable, tandis que les biens immobiliers de ses frères et sœur ont considérablement augmenté.

Selon la nouvelle interprétation, une donation-partage de biens indivis peut être « requalifiée » en « donation simple ». Cette requalification a des conséquences importantes : les biens doivent être « rapportés à la succession » et réévalués à leur valeur actuelle, au lieu de leur valeur figée au moment de la donation-partage.

Cette position de la Cour de cassation, réaffirmée notamment en mars et novembre 2013, a mis fin à une pratique notariale courante. Elle souligne l’importance d’une véritable répartition des biens pour qu’un acte soit qualifié de donation-partage, garantissant ainsi son efficacité juridique et fiscale.