La chanteuse Zaho de Sagazan, lauréate de plusieurs Victoires de la Musique en 2024, dont celle de la meilleure artiste, a adressé une lettre ouverte à Emmanuel Macron via Instagram le samedi 26 juillet. Dans ce message, l’artiste interpelle le président français sur l’inaction perçue de la France concernant le conflit à Gaza et lui demande expressément de cesser d’utiliser ses œuvres pour sa communication officielle.
Zaho de Sagazan reproche notamment à Emmanuel Macron d’avoir « utilisé plusieurs fois » son titre phare, « La Symphonie des éclairs », dans ses communications sur les réseaux sociaux. Elle y exprime son indignation, soulignant que « nous ne sommes pas là pour enjoliver l’action » et qu’il ne devrait pas « décorer [sa] communication avec [ses] chansons si, par ailleurs [il] laiss[e] faire un massacre ». Elle insiste sur le fait que, pendant que le président célèbre la « lumière » et la « compassion » avec sa musique, des enfants « vivent l’enfer » à Gaza.
L’artiste dénonce également la situation du peuple palestinien, qu’elle décrit comme « bombardé, affamé, humilié par le gouvernement israélien ». Elle estime que la reconnaissance de l’État palestinien, annoncée par Emmanuel Macron le 24 juillet, est « un geste symbolique nécessaire, mais il ne suffit pas ». Elle exhorte le président à des « actes forts et immédiats », listant des demandes concrètes : exiger un cessez-le-feu total, mettre fin à la coopération militaire, assurer l’acheminement de l’aide humanitaire bloquée, sanctionner les violations du droit international et soutenir les enquêtes pour crimes de guerre.
En réponse à cette interpellation, Emmanuel Macron a publié un message le dimanche 27 juillet, affirmant partager l’exigence de la chanteuse. Il a déclaré être « optimiste » quant à une reprise rapide des actions humanitaires françaises à Gaza et a précisé que la France ne fournissait « aucune aide militaire, ni directe ni indirecte, aux opérations menées par l’armée israélienne à Gaza ». Il a également assuré que la France exigeait que les « violations du droit international soient sanctionnées, sans ambiguïté ».
Cet échange intervient dans un contexte de protestations croissantes. Le même jour, Amnesty International a projeté le message géant « Stop Génocide à Gaza » sur la vasque olympique à Paris, marquant le premier anniversaire des Jeux de Paris et rappelant le « sort tragique des populations civiles » dans le territoire palestinien. Zaho de Sagazan avait elle-même participé à la cérémonie de clôture des JO en 2024.
