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L'ancien président sud-coréen Yoon Suk Yeol fait face à une demande de mandat d'arrêt pour abus de pouvoir et obstruction à la justice après sa tentative de loi martiale. Il encourt la prison à vie.

L’ancien président sud-coréen, Yoon Suk Yeol, fait face à une demande de mandat d’arrêt déposée par des procureurs spéciaux auprès du tribunal central de Séoul. Démis de ses fonctions en avril par la Cour constitutionnelle, il est accusé d’abus de pouvoir et d’obstruction à la justice suite à sa tentative ratée d’instaurer la loi martiale en décembre 2024. Cette affaire représente une crise politique majeure pour la démocratie sud-coréenne.

La demande de détention est motivée par le risque de fuite et la crainte que Yoon Suk Yeol n’interfère avec les témoins. Il est notamment reproché à l’ex-président d’avoir mobilisé la garde présidentielle pour empêcher son arrestation en janvier 2025, après l’adoption d’une motion de destitution par le Parlement. Des allégations suggèrent également qu’il aurait autorisé des drones à survoler Pyongyang pour légitimer sa déclaration de loi martiale.

Frustré par la défaite de son parti conservateur aux élections législatives d’avril 2024, Yoon Suk Yeol avait déclaré la loi martiale le 3 décembre 2024, invoquant des «forces antiétatiques pro-Corée du Nord». Cette décision avait déclenché la pire crise politique du pays depuis 1987. La mesure fut levée après six heures, contraint par la mobilisation de 190 députés et des milliers de manifestants qui ont exigé son abrogation.

Yoon Suk Yeol fait déjà l’objet d’un procès pénal pour insurrection devant le tribunal central de Séoul depuis le 14 avril. En vertu de l’article 87 du Code pénal sud-coréen, le crime d’insurrection est passible de la réclusion à perpétuité. Ses avocats ont déclaré que les procureurs n’avaient pas fourni de preuves crédibles et contesteront la demande de mandat d’arrêt. Le procureur spécial en chef, à la tête d’une équipe de plus de 200 personnes, a été nommé peu après l’entrée en fonction du président libéral Lee Jae-myung en juin 2025.