
L’Organisation des Nations unies (ONU) a fermement condamné dimanche 31 août l’arrestation d’au moins onze de ses employés par les rebelles houthistes au Yémen. Ces arrestations ont eu lieu à Sanaa et à Hodeïda, deux villes contrôlées par les insurgés pro-iraniens, et surviennent dans un contexte de vive tension après la mort du Premier ministre houthi dans des frappes israéliennes.
Hans Grundberg, l’émissaire de l’ONU pour le Yémen, a dénoncé une « nouvelle vague d’arrestations arbitraires » ainsi que « l’entrée par effraction dans les locaux des Nations unies et la saisie de biens appartenant à l’organisation ». Ces événements s’inscrivent dans une campagne d’arrestations lancée par les Houthis suite à la mort de leur Premier ministre, Ahmad Ghaleb al-Rawhi, survenue jeudi 28 août lors de frappes israéliennes sur Sanaa.
Le Programme alimentaire mondial (PAM) avait préalablement signalé l’arrestation d’un de ses membres à Sanaa, et fait état d’autres détentions de son personnel dans différentes régions. Le PAM a rappelé que « la détention arbitraire de personnel humanitaire est inacceptable » et que « la sûreté et la sécurité du personnel sont essentielles à la réalisation d’un travail humanitaire vital ».
Une source de sécurité yéménite a précisé que sept employés du PAM et trois de l’Unicef figuraient parmi les personnes arrêtées dimanche après une descente dans leurs bureaux. Ces dernières arrestations s’ajoutent à une série de détentions arbitraires. Fin janvier, l’ONU avait déjà fait état de l’arrestation de huit de ses salariés. Les rebelles houthistes détiennent depuis juin 2024 des dizaines d’employés des Nations unies et d’organisations humanitaires, sous l’accusation de faire partie d’un « réseau d’espionnage américano-israélien », une allégation que l’ONU a toujours rejetée.
Antonio Guterres, le secrétaire général de l’ONU, avait déjà exigé en juin la « libération immédiate et inconditionnelle » de ces employés, déplorant également le décès en détention d’un membre du PAM plus tôt cette année. La situation humanitaire au Yémen, en proie à une guerre civile depuis 2014, reste l’une des plus graves au monde, avec des millions de personnes dépendant de l’aide internationale pour survivre.