
Douze employés internationaux des Nations unies (ONU), qui étaient détenus à Sanaa par les rebelles houthistes depuis dimanche, ont finalement quitté la capitale yéménite par avion ce mercredi 22 octobre. L’information a été confirmée par l’ONU elle-même. Les trois autres membres du personnel international, qui figuraient parmi les quinze initialement arrêtés dans le complexe de l’ONU au Yémen, ont également retrouvé leur liberté de mouvement, selon un communiqué de l’organisation.
Malgré ces libérations, l’ONU a souligné que 53 membres de son personnel restent « arbitrairement détenus » par les houthistes, ces rebelles armés pro-iraniens qui contrôlent une grande partie du Yémen. Cette situation précaire met en lumière les tensions persistantes dans la région.
Lundi, l’ONU avait déjà signalé que les membres de son personnel international détenus étaient autorisés à se déplacer à l’intérieur du complexe et étaient « en contact avec leurs entités respectives de l’ONU et leur famille ». Cinq membres du personnel national, également arrêtés le 18 octobre dans le même complexe, avaient été relâchés précédemment.
Ces arrestations font suite à des soupçons d’espionnage. Samedi, les forces houthistes sont entrées « sans y être autorisées » dans le complexe de l’ONU à Sanaa, comme l’avait expliqué Jean Alam, porte-parole du coordinateur résident de l’ONU au Yémen. Les rebelles avaient déjà pris d’assaut des bureaux de l’ONU à Sanaa le 31 août, détenant une dizaine d’employés, les soupçonnant d’espionnage au profit des États-Unis et d’Israël, selon un haut responsable houthiste. Des dizaines de membres de l’ONU ont été arrêtés ces derniers mois dans les régions contrôlées par les insurgés yéménites, bénéficiant du soutien de l’Iran. Plus de dix ans de guerre civile ont plongé le Yémen, l’un des pays les plus pauvres de la péninsule arabique, dans l’une des pires crises humanitaires au monde, d’après les rapports de l’ONU.