
L’administration Trump envisagerait de prendre des mesures coercitives contre des magistrats et des responsables de la sécurité européens. Cette révélation, émanant de l’hebdomadaire allemand Der Spiegel, indique que les juges ou fonctionnaires ciblant des partis comme l’AfD en Allemagne ou le Rassemblement National en France pourraient être spécifiquement visés par ces sanctions. Cette initiative s’inscrit dans un contexte de tensions croissantes entre Washington et l’Europe, marquée par des interdictions de séjour et des sanctions récentes.
Une semaine après avoir interdit l’entrée sur le territoire américain à cinq personnalités européennes, et six mois après des sanctions similaires infligées à des juges de la Cour pénale internationale (CPI), les États-Unis semblent vouloir étendre leur influence sur les affaires intérieures européennes. En effet, la France a déjà exprimé son désarroi face aux sanctions américaines visant un juge français de la CPI, Nicolas Guillou, pour son rôle dans l’émission de mandats d’arrêt contre des dirigeants israéliens.
Les informations du Spiegel, relayées par d’anciens hauts fonctionnaires américains s’exprimant sous couvert d’anonymat, suggèrent une préparation active de nouvelles sanctions. Le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, sollicité par l’hebdomadaire, n’a pas démenti ces allégations, se référant à une déclaration antérieure de Marco Rubio sur le réseau X. Cette situation rappelle les accusations américaines de « censure » envers les efforts européens de régulation du contenu numérique, notamment le Digital Services Act de l’UE, pour lequel l’ancien commissaire européen Thierry Breton a été sanctionné.
Face à cette escalade, plusieurs pays européens ont exprimé leur vive préoccupation et réaffirmé leur soutien à l’indépendance de la CPI. La France, la Finlande, la Belgique, le Danemark, l’Espagne, les Pays-Bas et la Norvège ont tous déploré les sanctions américaines, soulignant que ces mesures nuisent à l’indépendance judiciaire et à la lutte contre l’impunité. L’Union Européenne envisage même d’activer son règlement de blocage pour contrer ces sanctions extra-territoriales, démontrant une ferme volonté de protéger sa souveraineté numérique et judiciaire face aux pressions de Washington.






