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La capitale américaine, Washington, poursuit l'administration Trump en justice suite à la fédéralisation de sa police, une décision qualifiée de « prise de contrôle hostile » par la ville. Donald Trump a déployé la Garde nationale pour lutter contre la criminalité, justifiant une action forte pour « nettoyer » la ville.

La capitale américaine, Washington, a intenté une action en justice contre l’administration Trump, la qualifiant de « prise de contrôle hostile » de sa police. Cette plainte, déposée le vendredi 15 août, fait suite à la décision du président américain de fédéraliser les forces de l’ordre de la ville pour lutter contre la criminalité. Plus tôt dans la semaine, Donald Trump avait annoncé placer le maintien de l’ordre dans la capitale sous le contrôle de son administration, déployant même des militaires de la Garde nationale. Il a justifié ces mesures exceptionnelles par une ville selon lui « envahie par des gangs violents » qu’il souhaite « nettoyer ». La ministre de la Justice, Pam Bondi, a également nommé un nouveau « responsable d’urgence » à la tête de la police.

Le procureur de Washington, Brian Schwalb, a déclaré que la loi fédérale régissant la capitale « n’autorise pas cette usurpation de l’autorité de la ville sur son propre gouvernement ». Il accuse l’administration Trump d’avoir « illégalement pris le contrôle opérationnel de la police de Washington, notamment en occupant des postes dans la chaîne de commandement et en donnant des directives politiques ». La plainte demande une suspension de la décision de la ministre de la Justice et sollicite une décision du tribunal affirmant que Donald Trump a outrepassé son autorité sur la ville. Sur le réseau social X, Brian Schwalb a qualifié ces mesures de « manifestement illégales » et d’« affront à la dignité et à l’indépendance des 700 000 Américains » résidant à Washington.

Le ministère de la Défense a confirmé la mobilisation de 800 gardes nationaux, dont le rôle est de « fournir une présence visible dans d’importants endroits fréquentés par le public, à titre de dissuasion ». Ces militaires de réserve « resteront sur place jusqu’à ce que l’ordre public soit rétabli dans la ville, comme décidé par le président », a précisé le Pentagone. Contrairement aux 50 États américains, la municipalité de Washington opère sous une relation particulière avec l’État fédéral, limitant son autonomie. Depuis son retour à la Maison Blanche, Donald Trump a menacé à plusieurs reprises de replacer Washington sous contrôle fédéral, soulignant l’importance de l’image de la capitale, où de hauts dignitaires étrangers se rendent régulièrement. Le président américain a également enjoint les sans-abri de quitter Washington, exprimant son désir de se « débarrasser des bidonvilles ».

Le ministère de la Justice du gouvernement Biden avait pourtant annoncé début janvier que la criminalité violente à Washington avait atteint en 2024 son niveau le plus bas en plus de trente ans. Par ailleurs, selon le rapport annuel du ministère du Logement, Washington se classait en 2024 au 15e rang des grandes villes américaines comptant le plus de sans-abri, avec environ 5 600 personnes recensées.