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Le Premier ministre François Bayrou fait face à des oppositions résolues avant le vote de confiance sur le budget 2026. Les partis, de LFI au RN, rejettent ses appels au dialogue, rendant l'issue du vote incertaine et menaçant l'avenir du gouvernement.

Le Premier ministre François Bayrou se prépare à un vote de confiance crucial le 8 septembre à l’Assemblée nationale concernant le budget 2026. Malgré son appel au dialogue et sa détermination à « se battre comme un chien », les oppositions campent sur leurs positions. Il a invité les chefs de parti à Matignon la semaine prochaine pour « regarder les choses » avant ce vote décisif. Le gouvernement cherche à obtenir un accord sur « l’importance de l’effort » à consentir dans le prochain budget pour maîtriser les finances publiques et éviter le surendettement du pays.

Jean-Luc Mélenchon, leader de La France insoumise (LFI), a d’ores et déjà rejeté le « discours populiste » de François Bayrou, l’accusant d’« effrayer et mentir », et a appelé à le « chasser » le 8 septembre. Manuel Bompard, coordinateur de LFI, a confirmé que sa formation ne participerait pas à l’opération de sauvetage initiée par le Premier ministre, refusant ainsi de se rendre à Matignon. Le Parti socialiste, par la voix de son premier secrétaire Olivier Faure, a déploré la « désinvolture » du Premier ministre sans toutefois se prononcer sur sa participation aux rencontres de Matignon. De même, Marine Tondelier, cheffe des Écologistes, garde sa réponse en suspens.

Du côté du Rassemblement national (RN), la position est claire : le parti se rendra à Matignon s’il est invité, mais pas pour négocier sur le vote de confiance. Sébastien Chenu, vice-président du RN, a déclaré qu’il est « trop tard » pour un dialogue sur ce vote, estimant que le Premier ministre a « laissé passer beaucoup d’occasions » de construire un budget au bénéfice des Français. Il a qualifié de « mensonge » l’affirmation de François Bayrou selon laquelle il n’aurait pu contacter les oppositions durant l’été en raison de leurs vacances. Le vote de confiance est considéré comme un pari risqué pour François Bayrou, avec des chances de succès minimes, menaçant la stabilité du calendrier budgétaire.

Le ministre des Outre-mer, Manuel Valls, a appelé à un « sursaut » des formations politiques pour trouver un accord sur le budget, le jugeant « indispensable ». Il a mis en garde contre une possible dissolution qui menacerait « la quasi-disparition » des partis de gouvernement. Emmanuel Macron, le chef de l’État, a apporté son « total soutien » à la démarche de François Bayrou, appelant lui aussi à la « responsabilité » des forces politiques. Le recours à l’article 49.1 de la Constitution autorise le Premier ministre à engager la responsabilité du gouvernement, mais face au front uni des oppositions, la chute du gouvernement est une éventualité prise très au sérieux.