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La date butoir de 2035 pour l'interdiction de vente des voitures thermiques en Europe divise : tandis que les constructeurs plaident pour un report, les acteurs de la recharge et une étude du Boston Consulting Group appellent à maintenir le cap sur le 100% électrique.

Une véritable bataille de chiffres et d’études fait rage avant la rencontre cruciale du 12 septembre. Ce jour-là, la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, accueillera les acteurs de l’industrie automobile. Ces derniers souhaitent une révision du calendrier d’interdiction des ventes de voitures émettant du CO2, notamment la date butoir fixée à 2035.

L’Association des constructeurs européens de voitures (ACEA) et le Clepa (équipementiers) ont clairement exprimé leur position le 27 août, arguant qu’« atteindre les cibles de réduction de CO2 de 2030 et 2035 pour les voitures et les camions n’est simplement plus possible dans le monde actuel » en raison de la dépendance aux batteries asiatiques, des coûts de production élevés et d’une infrastructure de recharge jugée insuffisante.

Cependant, cette opinion est loin d’être partagée par une coalition d’acteurs majeurs de la recharge de véhicules, incluant Electra, Ionity, Powerdot, EDF, Engie, Alpitronic, et l’ONG Transport & Environnement, tous regroupés au sein de Charge France. Ils ont pris le contrepied des industriels en demandant, au contraire, à la Commission et au Parlement de maintenir le cap sur l’électrification.

Selon Aurélien de Meaux, président de Charge France et d’Electra, les constructeurs chercheraient surtout à prolonger la vente de voitures hybrides rechargeables au-delà de 2035. Or, ces véhicules ne résoudraient ni les problèmes d’émissions de CO2 ni ceux du pouvoir d’achat, étant considérablement plus chers. Une étude récente du Boston Consulting Group (BCG), en collaboration avec Charge France, soutient cette position en démontrant que les hybrides rechargeables roulent peu en mode électrique (10 à 15% pour les flottes d’entreprise) et que les véhicules 100% électriques sont plus avantageux sur le long terme. Le maintien de l’objectif de 2035 est donc jugé essentiel pour éviter un « grave erreur » et garantir la compétitivité de l’industrie automobile européenne face aux constructeurs chinois.