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L'industrie automobile chinoise redéfinit le marché mondial par son agilité et sa capacité à innover rapidement, comme le prouve le succès fulgurant de Xiaomi.

L’industrie automobile chinoise bouscule les codes et s’impose avec une agilité remarquable sur le marché mondial. Les constructeurs parviennent à adapter leurs modèles à une vitesse fulgurante, un facteur clé de leur succès. Jim Farley, président de Ford, a lui-même salué l’expérience de conduite de la berline électrique Xiaomi SU7, qu’il utilise depuis six mois, la qualifiant de « brillante ». Ce constructeur, initialement leader dans la téléphonie mobile, est devenu un phénomène en Chine, faisant trembler les acteurs occidentaux. Ferrari aurait même acquis un exemplaire du modèle Ultra de plus de 1500 chevaux de Xiaomi pour l’étudier.

Face à une demande exponentielle qui allonge les délais de livraison, Xiaomi a annoncé ne pas envisager de débarquer en Europe avant 2027. Les consommateurs chinois plébiscitent le rapport qualité-prix des véhicules, la berline SU7 étant par exemple trois fois moins chère qu’une Porsche Taycan, dont elle s’inspire tant pour le style que pour les performances. Le succès de la Xiaomi SU7 en Chine est indéniable, avec des dizaines de milliers de commandes en quelques minutes lors de son lancement, et plus de 100 000 unités vendues en moins d’un an en 2024. En juillet 2025, Xiaomi a même battu un nouveau record avec 30 000 livraisons mensuelles rien qu’en Chine.

Cette réussite repose également sur la qualité technologique, à l’image de l’écran de 16,1 pouces et des performances du système embarqué. La Chine est devenue le premier exportateur mondial de voitures en mai 2023, dépassant le Japon. Cette performance s’explique par une innovation constante, notamment dans l’électrique et le connecté, et une capacité à produire à grande échelle, réduisant drastiquement les coûts de fabrication. Alors que les constructeurs occidentaux mettent en moyenne trois ans pour développer un nouveau modèle, des géants chinois comme BYD n’en prennent qu’un an. Cette rapidité leur permet d’introduire constamment les dernières technologies et de renouveler leurs gammes tous les trois à cinq ans, contre sept ans pour la moyenne du secteur.

Les constructeurs chinois bénéficient d’un avantage de coût de fabrication d’environ 35% et d’un cycle de développement deux fois plus court. L’intégration verticale, comme celle pratiquée par BYD qui conçoit 75% de ses composants en interne, contribue à cette compétitivité. Des entreprises européennes s’associent même avec des marques chinoises pour bénéficier de transferts d’expertise et de technologie. Si certains rapports ont soulevé des questions sur des pratiques de vente douteuses de la part de quelques constructeurs chinois, les autorités chinoises envisagent de renforcer la réglementation pour améliorer la transparence du marché. Malgré ces défis, l’industrie automobile chinoise, forte de son agilité et de son innovation, est en passe de dominer un tiers du marché mondial d’ici 2030.