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Quatre Français racontent leurs premiers pas au Canada, partageant leurs impressions sur l'emploi, le coût de la vie et l'intégration, offrant un aperçu des défis et opportunités de l'expatriation.

Des milliers de Français tentent chaque année l’aventure canadienne, souvent avec des connaissances limitées du pays. Qu’ils soient seuls, en couple ou en famille, ils naviguent entre divers titres de séjour comme le permis d’études, le permis vacances-travail (PVT) ou le permis fermé via un employeur. Quatre d’entre eux, arrivés ces deux dernières années post-pandémie, partagent leurs premières impressions sur la vie au « pays à la feuille d’érable ».

Le choix entre un Canada anglophone et francophone est souvent le premier dilemme. Le Canada anglophone est prisé pour la maîtrise de l’anglais, tandis que le Québec offre un cadre plus rassurant pour les débutants. Rodolphe Desobry, 28 ans, importateur de vin, a choisi Montréal pour des raisons professionnelles, voyant l’opportunité d’apprendre la dimension internationale du secteur. Après une expérience en Volontariat international en entreprise (VIE), il a obtenu un PVT et a progressé dans une agence d’importation, constatant la nécessité d’une « expérience labellisée canadienne ».

Éléonore Mouly, une Franco-Thaïlandaise de 28 ans, a opté pour Toronto après un visa étudiant. N’ayant pas obtenu de PVT, elle a découvert l’Entrée express, un programme favorisant les francophones en Ontario pour l’obtention de la résidence permanente. Malgré une période d’attente où elle a travaillé comme indépendante, elle a décroché un emploi de graphiste dans une entreprise de cannabis thérapeutique, estimant que le français n’est pas toujours un atout dans son domaine « très compétitif ».

À l’inverse, Daniella Lowa a réalisé que son anglais était insuffisant pour son travail de vente et de conseil. Arrivée en PVT en janvier 2025, elle a trouvé un emploi en deux mois dans une société de crédit en intervention médicale, bénéficiant du départ de conseillers bilingues et gérant le « portefeuille francophone ». Elle perçoit les salaires comme plus avantageux qu’en France et le management comme plus indépendant. Convaincue de la valeur du bilinguisme, elle envisage de suivre des cours d’anglais.

Isabelle Guyomard s’est installée en famille avec ses trois enfants près de Toronto, suite à une mutation temporaire de son mari. Elle décrit ce déménagement comme un « changement de mode de vie », la vie étant très centrée sur les enfants. Les enfants ont été scolarisés au Lycée français de Toronto, pris en charge par l’entreprise, pour maintenir leur progression scolaire. Après quelques mois d’adaptation et un premier hiver, Isabelle cherche un emploi dans la communication, constatant que « l’anglais n’est pas une frontière » au vu de la diversité des accents et des niveaux.

Tous soulignent le coût de la vie élevé au Canada, que ce soit pour le téléphone, les courses, les sorties ou les frais de santé. Rodolphe conseille de connaître les différences entre le Québec et le reste du Canada. Il apprécie les horaires de travail canadiens, qui offrent de longues soirées, même si les vacances sont plus courtes. Daniella insiste sur l’importance de ne pas hésiter : « Au pire, si ça se passe mal, tu rentres ! » Bien que les premières années soient souvent enthousiasmantes, des désillusions peuvent apparaître après 4 ou 5 ans, notamment concernant le logement ou la stagnation professionnelle, remettant en question la décision de rester.