Saudi-prince-meeting
La visite du prince héritier saoudien à Washington le 18 novembre ranime le souvenir du "pacte du Quincy" de 1945. Quel avenir pour les relations USA-Arabie Saoudite face aux enjeux géopolitiques actuels et à l'influence croissante de MBS ?

La visite du prince héritier saoudien à Washington, mardi 18 novembre, aurait gagné en prestige historique si le USS Quincy avait été présent. C’est sur ce croiseur qu’en 1945, le président Franklin Roosevelt avait rencontré le roi Abdel Aziz Al Saoud, scellant une entente symbolique entre les États-Unis et le jeune royaume. Ce pacte, bien que sujet à débat chez les historiens, aurait vu les États-Unis promettre sécurité en échange d’un accès aux hydrocarbures saoudiens. Aujourd’hui, près de quatre-vingts ans plus tard, le contexte a radicalement changé. Le Quincy a depuis longtemps été démantelé, et un nouveau « pacte » serait bien différent.

Le royaume saoudien, jadis fragile, est désormais une puissance régionale incontournable. Les États-Unis, qui façonnaient l’ordre mondial, voient leur influence contestée, notamment par la Chine. Le prince héritier Mohammed Ben Salman Al Saoud, dit « MBS », a consolidé son pouvoir au cours des dix dernières années, écartant brutalement toute opposition au sein de la famille royale. Il a toujours bénéficié du soutien indéfectible de son père, le roi Salman ben Abdelaziz Al Saoud.

Malgré des débuts controversés, marqués par la guerre au Yémen et l’assassinat de Jamal Khashoggi, « MBS », à seulement 40 ans, est devenu une figure majeure du monde arabo-musulman. Sa légitimité est renforcée par sa responsabilité des lieux saints de La Mecque et de Médine, ainsi que par la taille et la richesse de son royaume. Il est appelé à régner pendant des décennies, succédant à son père.