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Des manifestations d'extrême droite à La Haye contre la politique d'asile ont dégénéré en violences, marquant une escalade des tensions à un mois des élections législatives. L'influenceuse Els Noort, proche de Geert Wilders, est à l'origine du rassemblement.

La ville de La Haye a été le théâtre de « déchaînements de violence » sans précédent le samedi 20 septembre 2025, alors que des centaines de militants d’extrême droite manifestaient contre la politique d’asile du gouvernement néerlandais. Selon le maire, Jan van Zanen, ces événements sont « indignes des Pays-Bas ». Les conséquences de ces heurts étaient encore visibles le lendemain dans le centre-ville. Cette mobilisation intervient à peine un mois avant les élections législatives prévues le 29 octobre, dans un climat politique déjà tendu aux Pays-Bas.

La manifestation, placée sous la bannière « Debout pour les Pays-Bas » (Stand up for the Netherlands), a été orchestrée par une influenceuse de 26 ans, connue sous le pseudonyme « Els de droite » (Els Rechts). Proche du Parti pour la liberté (PVV), la formation d’extrême droite dirigée par Geert Wilders, cette militante a souvent été aperçue aux côtés de l’homme politique, appelant ouvertement à voter pour lui. Els Noort, de son vrai nom, a initialement refusé de révéler son identité par crainte pour sa sécurité et celle de ses proches. Elle se dit « reconnaissante à Dieu d’être de droite » et affirme vouloir défendre « les valeurs néerlandaises, la sécurité et les traditions ».

Les manifestants, estimés à 1 200 par la police, ont exprimé leur mécontentement face aux « défaillances de la politique d’asile ». La situation a rapidement dégénéré en affrontements violents. Des émeutiers ont pris pour cible les forces de l’ordre en lançant des pierres et des bouteilles, et ont incendié un véhicule de police. Le bureau du parti politique de centre gauche D66 a également été vandalisé, ses vitres ayant été brisées. Un groupe a même tenté de forcer l’entrée du Binnenhof, le complexe parlementaire, bien que ce dernier soit fermé pour travaux. En réponse à ces violences, la police a fait usage de canons à eau et de gaz lacrymogènes pour disperser les fauteurs de troubles.

Ces incidents soulignent la montée des tensions autour de la question migratoire aux Pays-Bas, un sujet qui a d’ailleurs conduit à l’effondrement du précédent gouvernement. Les partis politiques néerlandais, y compris le Premier ministre par intérim, ont unanimement condamné ces actes de violence, les qualifiant de « choquants et inacceptables », et ont promis que les responsables seraient poursuivis en justice. L’essor de ces « groupuscules violents d’extrême droite » est un phénomène observé dans plusieurs pays de l’Union européenne.