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Découvrez la vie quotidienne de Vivek, agent de sécurité incendie sur un paquebot de croisière, naviguant entre travail et vie familiale à distance.

Dans le cadre idyllique du Seamen’s Club de Marseille, Vivek, agent de sécurité incendie sur un paquebot de croisière, partage un instant de sa vie quotidienne. Cet Indien de 30 ans, loin de sa famille restée au pays, échange avec sa femme via son téléphone. Leurs enfants de 1 et 4 ans, il ne les voit qu’à travers l’écran, une réalité difficile à gérer pour ce père.

Depuis quatre ans, Vivek vit au rythme des traversées : sept mois en mer suivis de trois mois en Inde. Un cycle qu’il espère rompre à chaque retour, mais la réalité économique de son pays le contraint à repartir. En Inde, obtenir un emploi bien rémunéré sans diplômes élevés est un défi, et l’étranger devient la seule option. Après dix ans passés sur un cargo, où l’accès à internet était limité à une fois par mois, le Wi-Fi à bord des navires de croisière représente une amélioration notable. Après son repas, Vivek reprendra son service à bord de ce géant des mers transportant 5 000 touristes, en direction de Gênes.

Les paquebots de croisière sont une illustration frappante de la mondialisation du travail, avec des régulations souvent moins strictes. Sur ces immenses navires, naviguant principalement dans les Caraïbes et en Méditerranée, les passagers occidentaux côtoient un personnel majoritairement originaire de pays émergents comme les Philippines, l’Inde, l’Indonésie, le Honduras ou le Pérou. Les postes de commandement, tels que capitaines, officiers et chefs de département, sont quasi exclusivement occupés par des Occidentaux. Les bénéfices de cette industrie sont détenus par des entreprises américaines : les trois géants du secteur, Carnival, Royal Caribbean et NCL, ont leurs sièges à Miami. MSC, la quatrième grande compagnie, est basée en Suisse.

Ce modèle économique soulève des questions sur les conditions de travail et la disparité entre les travailleurs des pays développés et ceux des pays en développement. Les compagnies de croisière tirent parti des différences de coûts de main-d’œuvre pour maintenir des prix compétitifs, mais cela a un impact significatif sur la vie personnelle et professionnelle de milliers d’employés comme Vivek, qui sacrifient leur vie de famille pour subvenir aux besoins de leurs proches.