
Le projet de loi visant à lutter contre la vie chère dans les outre-mer, présenté au Sénat mardi 28 octobre, est vivement critiqué par les parlementaires, après avoir déjà essuyé les reproches des élus locaux. La commission des affaires économiques du Sénat l’a qualifié de « décevant » et de « cosmétique », estimant que ses mesures n’auront qu’un « effet mineur » sur les prix, en dépit des promesses gouvernementales d’une initiative majeure.
La commission, présidée par la sénatrice LR des Alpes-Maritimes, Dominique Estrosi Sassone, avec les rapporteurs ultramarins Micheline Jacques (LR) et Frédéric Buval (Rassemblement des démocrates, progressistes et indépendants), a souligné le manque de profondeur du texte face aux raisons structurelles de la cherté de la vie. Les sénateurs déplorent que le projet ne s’attaque pas aux problèmes fondamentaux, tels que la dépendance des territoires ultramarins vis-à-vis des circuits d’approvisionnement métropolitains. Ils ont rappelé qu’une loi ne saurait à elle seule transformer un système économique hérité de plusieurs siècles de relations entre l’Hexagone et ses outre-mer.
Malgré les lois précédentes comme celle pour le développement économique de 2009 ou la loi Lurel de 2012, la vie chère reste une préoccupation majeure pour les citoyens. Les écarts de prix avec l’Hexagone sont toujours importants, avec des produits alimentaires 30 % à 42 % plus chers en moyenne, et une différence de 9 % à 16 % sur l’ensemble des biens, selon une enquête de l’Insee de 2022. Les parlementaires ont donc appelé à des mesures plus audacieuses pour répondre aux attentes des populations ultramarines.








