
Le préfet de la Meuse, Xavier Delarue, a annoncé son intention de déposer plainte contre des propos jugés « clairement révisionnistes » tenus lors d’un hommage au maréchal Pétain à Verdun. Cet événement s’est déroulé samedi dans une église de la ville, rassemblant une vingtaine de personnes. Malgré un arrêté d’interdiction du maire, Samuel Hazard, la messe avait été autorisée par le tribunal administratif de Nancy.
Avant l’office, M. Delarue s’était assuré auprès du prêtre que les principes de la laïcité seraient respectés, notamment l’absence de prises de parole ou de tracts politiques. Cependant, à la sortie de l’église Saint-Jean-Baptiste, Jacques Boncompain, président de l’Association pour défendre la mémoire du maréchal Pétain (ADMP), a déclaré devant les journalistes que Pétain avait été le « premier résistant de France », remettant en question l’équité de son procès en 1945.
Ces déclarations ont suscité de vives réactions. Un militant d’extrême droite a même interprété « Maréchal, nous voilà ! », le chant à la gloire du régime de Vichy. Le préfet envisage également de porter plainte contre « deux individus » du Parti de la France pour harcèlement des forces de l’ordre. Laurent Nuñez, ministre de l’Intérieur, a fermement condamné ces propos sur X, les jugeant « contraires à notre mémoire collective » et « toute tentative de réhabilitation d’une figure liée à la collaboration et à l’oppression ».
Yonathan Arfi, président du CRIF, a dénoncé une « injure à la mémoire » des déportés, qualifiant la célébration de la messe d’« apologie de la collaboration ». Une centaine de manifestants, dont plusieurs élus, ont protesté calmement à l’extérieur, chantant La Marseillaise. Samuel Hazard s’est dit « profondément heurté », rappelant les victimes de la barbarie nazie et de l’idéologie de Pétain, condamné en 1945 pour « intelligence avec l’ennemi et haute trahison ».






