
Le président américain Donald Trump a célébré l’entrée en vigueur de nouvelles surtaxes douanières, marquant un tournant majeur dans le commerce mondial. Ces mesures, effectives depuis ce jeudi matin, visent à rééquilibrer les échanges, selon l’administration américaine, qui estime que de nombreux partenaires «profitent» des États-Unis. Ces droits de douane, variant de 15% à 41%, s’appliquent désormais à des acteurs économiques majeurs comme l’Union européenne, le Japon et la Corée du Sud. Avant ces nouvelles dispositions, le taux effectif moyen était déjà de 18,4%, le plus élevé depuis 1933. Avec cette augmentation, il pourrait atteindre près de 20%, un niveau inédit depuis les années 1930.
Donald Trump a également annoncé son intention de taxer les produits pharmaceutiques et les semi-conducteurs importés, ces derniers pouvant être frappés d’une taxe de 100%. Malgré les tentatives de certains pays, comme la Suisse, pour négocier des taux plus favorables, peu d’accords bilatéraux ont été finalisés. Seuls sept préaccords, souvent accompagnés de promesses d’investissements massifs aux États-Unis, ont été signés jusqu’à présent.
Le Mexique fait figure d’exception notable, ayant obtenu une prolongation de 90 jours de ses conditions douanières actuelles. En revanche, le Canada est confronté à une augmentation significative de ses surtaxes, atteignant désormais 35% sur certains de ses produits. Le Premier ministre canadien, Mark Carney, a toutefois minimisé l’impact, affirmant que la majorité des exportations canadiennes vers les États-Unis ne seraient pas affectées.
L’administration Trump se montre particulièrement rigoureuse envers certains pays. Le Brésil est soumis à une surtaxe douanière de 50% sur une partie de ses produits, une mesure perçue comme des représailles suite aux poursuites visant l’ancien président Jair Bolsonaro. L’Inde doit également faire face à des droits de douane de 25%, qui devraient passer à 50% dans trois semaines, en raison du manque d’ouverture de son économie et de ses achats de pétrole russe. Face à cette situation, les pays concernés commencent à s’adapter, certains déposant plainte devant l’OMC ou cherchant à diversifier leurs débouchés commerciaux pour réduire leur dépendance aux États-Unis.
Si le président Trump vante les bénéfices de ces accords pour les recettes publiques, les économistes s’inquiètent de l’impact des droits de douane sur l’inflation aux États-Unis, déjà en hausse, et redoutent un ralentissement de la croissance économique.