Donald-Trump-pharmacy
Donald Trump annonce des taxes massives, jusqu'à 250%, sur les médicaments importés aux États-Unis, visant à relocaliser la production pharmaceutique nationale.

Le président américain Donald Trump a annoncé ce mardi des augmentations massives des taxes sur les médicaments importés, visant à relocaliser la production pharmaceutique aux États-Unis. Ces taxes pourraient atteindre des sommets inédits, avec des prévisions de 150% à 250% dans un an à un an et demi maximum, éclipsant même les 50% appliqués au secteur de l’aluminium. Actuellement exemptés de droits de douane, les médicaments importés subiront une «petite» taxation initiale pour permettre aux laboratoires de s’adapter.

Ces chiffres restent provisoires et sont sujets à ajustement. Il y a un mois, la barre était fixée à 200%. Les détails définitifs seront dévoilés la semaine prochaine, suite aux résultats d’une enquête du ministère du Commerce américain lancée en avril. Cette enquête évalue si l’importance des importations de médicaments et de semi-conducteurs pose un risque pour la sécurité nationale.

Donald Trump critique depuis longtemps le fait que les États-Unis «ne fassent rien dans le domaine pharmaceutique». Il a souligné en avril que la production était majoritairement localisée en Chine et en Irlande, cette dernière ayant été «très rusée» en attirant les laboratoires américains grâce à sa faible fiscalité. Les États-Unis sont le plus grand marché mondial pour les produits pharmaceutiques, mais leur balance commerciale est fortement déficitaire dans ce secteur stratégique, important pour 176 milliards d’euros de médicaments chaque année, dont 70 milliards d’Europe, contre moins de 100 milliards d’euros d’exportations. L’objectif est de voir les laboratoires pharmaceutiques «revenir en masse» sur le sol américain.

En Europe, l’incertitude demeure quant à l’application des droits de douane. Les laboratoires restent prudents, en dépit des annonces de la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen. En prévision de ces mesures, les géants pharmaceutiques ont déjà commencé à investir massivement aux États-Unis. AstraZeneca a annoncé un investissement de 50 milliards de dollars outre-Atlantique, et Sanofi s’est engagé à y dépenser 20 milliards de dollars.