
À Washington D.C., une proposition de loi émanant de la représentante de Caroline du Sud, Nancy Mace, vise à renommer l’avenue « Black Lives Matter » en « Charlie Kirk Freedom of Speech Plaza ». Cette initiative intervient quelques mois après l’assassinat de Charlie Kirk, figure emblématique de la droite conservatrice américaine, et s’inscrit dans une série de tentatives républicaines pour honorer sa mémoire. En mars dernier, les géantes lettres jaunes « BLACK LIVES MATTER » qui recouvraient le bitume de la 16e rue, menant à la Maison-Blanche, avaient été effacées, un acte symbolique qui n’a visiblement pas suffi pour une partie des Républicains.
La proposition de Nancy Mace n’est pas un cas isolé. En Floride, un texte similaire propose de décréter le 14 octobre, date de l’assassinat de Kirk, « Jour du souvenir de Charlie Kirk ». Un autre membre du Congrès a également sollicité le Trésor américain pour frapper des pièces commémoratives à son effigie. En Californie, à Westminster, une rue a déjà été rebaptisée en son nom, témoignant de l’ampleur des efforts pour commémorer l’influenceur conservateur.
Le projet de loi de Mace, qui détaille l’installation de panneaux de signalisation et la modification des documents officiels, vise à garantir que « l’héritage de Charlie et son attachement indéfectible au Premier Amendement ne seront jamais oubliés ». L’avenue « Black Lives Matter » était initialement une initiative de la maire de Washington, un mémorial urbain dédié au mouvement civique né après la mort de George Floyd en 2020.
Au-delà de son avenir législatif incertain, la proposition de loi souligne les profondes fractures idéologiques des États-Unis. L’espace urbain, traditionnellement perçu comme neutre, devient un terrain de bataille culturel où s’affrontent des visions divergentes de l’histoire, de l’identité nationale et des valeurs fondamentales du pays. Cette confrontation, qui se déroule jusqu’aux portes de la Maison-Blanche, illustre la guerre symbolique que se livrent les différentes mouvances politiques américaines pour imposer leur récit.






