
Les urgences du Centre Hospitalier Universitaire (CHU) de Caen font face à une situation inédite. À partir du lundi 3 novembre, le service ne comptera plus d’internes de médecine en stage (après la sixième année d’études), de « docteurs juniors » (en dernière année), ni d’externes (quatrième et cinquième années). Cette décision, qui retire tous les jeunes médecins en formation, est particulièrement préoccupante dans un contexte de pénurie médicale où ces professionnels sont indispensables pour le maintien de l’offre de soins.
Cette mesure exceptionnelle est la conséquence de la suspension, pour une durée de six mois, de l’agrément de stage par la faculté de médecine. La raison invoquée est la difficulté d’encadrement au sein du service. La direction du CHU a informé les syndicats de personnel de cette décision le lundi 27 octobre. Initialement, la suspension concernait les 14 postes d’internes en médecine générale, comme annoncé en septembre. Cependant, la mesure a été étendue aux 16 postes d’internes dits « de spécialité » (médecine d’urgence ou gériatrie), qui ont été relocalisés en urgence vers d’autres établissements. Au total, ce sont près d’une cinquantaine de jeunes professionnels qui manqueront à l’appel aux urgences de Caen.
Cette situation met en lumière les tensions et les défis auxquels sont confrontés les services d’urgence en France. La formation des futurs médecins est intrinsèquement liée à leur présence sur le terrain, et cette suspension soulève des questions importantes sur la capacité des hôpitaux universitaires à assurer à la fois leur mission de soins et leur mission d’enseignement dans des conditions optimales. Les répercussions de cette décision sur la qualité des soins et la charge de travail des équipes restantes pourraient être significatives, nécessitant des ajustements rapides pour maintenir le bon fonctionnement du service d’urgence caennais.








