L’expression « Union des droites » cristallise les tensions et les divisions au sein du paysage politique français, notamment entre Les Républicains (LR) et le Rassemblement National (RN). Nombre d’électeurs, qu’ils soient anciens ou actuels de LR, aspirent à un tel scénario, y voyant une potentielle refonte de la scène politique. Cependant, cette idée se heurte à un tabou moral persistant et à des divergences profondes sur la définition même de la droite en France.
Le débat est complexe, alimenté par une ambiguïté sémantique. Pour beaucoup, l’union des droites évoque une alliance électorale et gouvernementale, allant des Républicains au Rassemblement National. Or, Marine Le Pen, figure emblématique du RN, insiste sur le fait que son parti n’appartient pas à la droite traditionnelle. La sociologie et la géographie de son électorat le distinguent clairement de ce qui a toujours caractérisé ce courant politique.
De l’autre côté de l’échiquier, de nombreux dirigeants LR refusent d’assimiler le RN à la droite, le qualifiant d’extrême droite. Pour eux, une telle union ne serait pas une fusion, mais une absorption de la droite dans l’extrême droite, perçue comme une véritable trahison des valeurs historiques de leur famille politique. Dans le rapport de force actuel, cette perspective est vécue comme une menace d’extinction.
Les personnalités qui prônent ouvertement ce rapprochement, telles que Marion Maréchal ou Éric Zemmour, ne parviennent pas à être reconnues comme des médiateurs, ni par LR, ni par le RN. Le Figaro, par exemple, est régulièrement pointé du doigt pour son insistance à aborder ce sujet, soulevant des questions sur la pertinence et les motivations derrière cette obsession médiatique. Loin d’être un débat clos, l’union des droites continue de diviser et de susciter de vifs échanges, révélant la complexité et les fractures idéologiques du paysage politique français.
