
Près de quatre ans après le début de la guerre en Ukraine, le rôle des pays européens dans les négociations de paix semble s’être considérablement réduit. Autrefois acteurs clés, avec des initiatives diplomatiques menées par des dirigeants comme Emmanuel Macron, les Européens se retrouvent aujourd’hui en marge des décisions majeures concernant un conflit qui impacte directement la sécurité de leur continent.
La situation a évolué de manière significative. Au début du conflit, des pays comme la France, le Royaume-Uni et l’Italie affichaient une unité et une volonté d’action. Cependant, l’émergence d’un « plan de Miami » en 28 points, élaboré par Donald Trump et Vladimir Poutine en octobre, a marqué un tournant. Ce plan, visant à offrir une solution à la fois aux intérêts du Kremlin et de la Maison-Blanche, aurait été discuté sans que les Européens, ni même les Ukrainiens, n’en soient pleinement informés initialement. Les pourparlers de Genève, qui se sont tenus le 23 novembre, entre Américains et Ukrainiens, ont également souligné cette marginalisation, les représentants européens ayant dû s’imposer pour y prendre part.
Le plan de paix proposé par Donald Trump, même s’il a été retravaillé pour être plus favorable à la souveraineté ukrainienne, suscite des interrogations en Europe. Les clauses initiales incluaient la cession de territoires ukrainiens, l’exclusion de l’OTAN pour l’Ukraine, et la réadmission de la Russie au G8. Bien que le texte ait été modifié pour « respecter pleinement la souveraineté » de Kiev, le fait qu’il ait été élaboré en grande partie sans consultation européenne met en lumière le peu de poids diplomatique de l’Europe dans la résolution de ce conflit. Certains critiques soulignent que cette approche américaine est perçue comme un moyen de se désengager et de recentrer sa politique étrangère sur des intérêts nationaux, délaissant les préoccupations de ses alliés.
Face à cette situation, l’Europe est appelée à repenser son rôle et sa stratégie. Le Kremlin a d’ailleurs jugé « inutiles » les efforts européens pour s’immiscer dans le règlement du conflit, accentuant le sentiment d’impuissance. Pour de nombreux observateurs, l’avenir de l’Europe sur la scène internationale dépendra de sa capacité à développer une politique étrangère et de défense unifiée, afin de pouvoir peser face aux grandes puissances.






