La justice ukrainienne a annoncé mercredi l’arrestation de Volodymyr Koudrytsky, ex-directeur de l’opérateur énergétique public Ukrenergo, pour des soupçons de corruption. Cette arrestation intervient à la veille d’un quatrième hiver de guerre et suscite des accusations de manœuvres politiques. M. Koudrytsky avait été limogé l’an passé, une décision que des membres du conseil d’administration d’Ukrenergo avaient déjà dénoncée comme politiquement motivée.
Selon le parquet, l’ancien dirigeant est accusé d’avoir détourné près de 1,4 million d’euros de fonds publics en 2018. Le tribunal Petchersky de Kiev a ordonné son placement en détention préventive pour une durée de trois mois. Volodymyr Koudrytsky a fermement réfuté ces accusations, les qualifiant d’« absurdes et infondées », comme rapporté par le média Ukraïnska Pravda.
L’affaire a rapidement pris une tournure politique. Anastasia Radina, présidente de la commission parlementaire à la lutte anticorruption, a déclaré sur les réseaux sociaux que, « à ce stade, ce dossier paraît n’être rien d’autre que de la pression » exercée sur l’ancien directeur d’Ukrenergo. Cette situation rappelle un épisode précédent où le président Volodymyr Zelensky avait été contraint de faire marche arrière en août. Face aux protestations nationales et aux avertissements de l’Union européenne, il avait dû retirer une loi adoptée en juillet qui plaçait les organismes anticorruption sous le contrôle gouvernemental. Cette nouvelle arrestation intervient donc dans un contexte de forte sensibilité concernant l’indépendance des institutions anticorruption en Ukraine, soulevant des questions sur les motivations réelles derrière cette procédure judiciaire, particulièrement alors que le pays se prépare à affronter un hiver difficile.
