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Près de 10 milliards d'euros de TVA ont disparu en un an, poussant Bercy à lancer une mission d'urgence. Les petits colis chinois sont au centre des préoccupations.

Alors que l’attention publique se tourne vers d’autres affaires, les enquêteurs de Bercy sont lancés sur une piste bien plus lucrative : les milliards d’euros de TVA évaporés. Un montant colossal de près de 10 milliards d’euros aurait disparu en une seule année, suscitant une vive inquiétude au sein du ministère des Finances.

Amélie de Montchalin, la ministre chargée des comptes publics, a officiellement annoncé, le jeudi 13 novembre, le lancement d’une « mission d’urgence » pour éclaircir cette situation. Tous les services de Bercy sont mobilisés, avec une implication particulière de l’Inspection générale des finances et du Trésor. Devant les commissions des finances de l’Assemblée nationale et du Sénat, la ministre a discrètement évoqué une piste surprenante : celle des petits colis en provenance de Chine, qui semblent jouer un rôle significatif dans cette disparition de recettes.

Depuis plusieurs mois déjà, les spécialistes des finances publiques suivent avec une grande anxiété l’évolution des recettes de la TVA, qui constitue la première source fiscale du pays. Instaurée en 1954, cette taxe, payée par les consommateurs sur la quasi-totalité des biens et services – des produits alimentaires aux transports –, génère environ 200 milliards d’euros par an. La moitié de cette somme revient à l’État, tandis que l’autre moitié est répartie entre les collectivités locales et la Sécurité sociale.

La TVA représente à elle seule 17 % des prélèvements obligatoires. La manière dont ces fonds sont collectés est donc un enjeu vital, d’autant plus dans un contexte de restrictions budgétaires où chaque euro compte. Les autorités entendent mettre en lumière les mécanismes exacts de ces pertes pour y remédier au plus vite.