Donald Trump a offert un retour très théâtralisé à Vladimir Poutine sur la scène internationale ce 15 août. Le président américain a déroulé le tapis rouge cerné de militaires et survolé par un bombardier furtif B-2 et des avions de chasse, sur la base militaire Elmendorf-Richardson en Alaska.
Peu après 11h00 locales, sous un ciel gris, les deux dirigeants sont descendus de leurs avions respectifs. Donald Trump a applaudi brièvement à l’arrivée de son homologue. Les deux hommes ont ensuite échangé une poignée de main énergique et des sourires, leurs paroles étant inaudibles pour les journalistes. Donald Trump a tapoté la main de son invité.
La venue du dirigeant russe, sous mandat d’arrêt de la Cour pénale internationale et frappé par de multiples sanctions, était déjà exceptionnelle. Mais sa réception avec tous les honneurs aux États-Unis était impensable avant le retour de Donald Trump à la Maison Blanche, qui marque une rupture avec la ligne pro-Ukraine de son prédécesseur Joe Biden, qui avait qualifié le maître du Kremlin de « paria » après l’invasion de l’Ukraine en février 2022.
Sur les réseaux sociaux, la scène a été vivement critiquée par les opposants de Donald Trump, qui y ont vu un signe de déférence excessive envers le président russe. Ses partisans ont au contraire interprété cela comme une volonté d’impressionner Vladimir Poutine, réputé expert en pression psychologique, avec la puissance militaire américaine.
Malgré les questions des journalistes sur l’arrêt des hostilités en Ukraine, Vladimir Poutine est resté silencieux. Les deux hommes ont ensuite posé pour les photographes et ont rejoint un bâtiment de la base à bord de la limousine présidentielle blindée, « The Beast », pour une réunion avec leurs conseillers.
Contrairement à ses habitudes, le président américain n’a pas répondu aux questions. Une conférence de presse commune est prévue, événement rare, avec pour toile de fond « Œuvrer pour la paix » (« Pursuing Peace »). Les deux dirigeants ne quitteront pas la gigantesque base militaire d’Elmendorf-Richardson, dont l’importance stratégique remonte à la Seconde Guerre mondiale et à la Guerre froide, du fait de sa position face au détroit de Béring.
L’arrivée à Anchorage du chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, arborant un sweat-shirt « URSS », a également fait le tour des réseaux sociaux, soulignant le caractère provocateur de cette rencontre.
