Donald-Trump-Jared-Kushner
Le plan Trump pour Gaza est fragilisé par l'absence des Palestiniens et la position de Nétanyahou. Jared Kushner alerte sur l'impasse sans aide aux Palestiniens.

Depuis le discours triomphaliste de Donald Trump devant le Parlement israélien le 13 octobre, les responsables américains se succèdent à Jérusalem à une cadence sans précédent. Steve Witkoff, l’envoyé spécial du président pour le Moyen-Orient, et Jared Kushner, son prédécesseur à ce poste (et gendre du chef de l’État), ont ainsi été suivis par J. D. Vance, le vice-président des États-Unis, puis par Marco Rubio, le chef de la diplomatie américaine. Un tel investissement au plus haut niveau découle de l’évolution de l’alliance israélo-américaine en une forme de cobelligérance dans la guerre d’anéantissement de Gaza.

Cependant, cette fébrilité des États-Unis résulte aussi de la profonde fragilité du « plan Trump » pour Gaza, toujours à la merci d’une reprise des combats, comme l’a rappelé le bain de sang de la nuit du 28 au 29 octobre, avec plus d’une centaine de Palestiniens tués dans des bombardements israéliens. L’ombre du Hamas plane toujours. L’impasse dans laquelle se sont enfermés les États-Unis en refusant d’associer les Palestiniens à leur plan est de plus en plus manifeste. Le Premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, maintenant qu’il a récupéré les otages israéliens, campe sur une ligne dure, la seule à même d’assurer la stabilité de sa coalition gouvernementale.

Même Jared Kushner a dû mettre en garde publiquement les dirigeants israéliens : « La guerre étant terminée, si vous voulez intégrer Israël dans le Moyen-Orient au sens large, vous devez trouver une façon d’aider les Palestiniens à prospérer et à vivre mieux. » La logique du gendre de Trump a beau rester transactionnelle, elle rappelle une évidence : sans amélioration concrète de la situation des Palestiniens, la dynamique de normalisation avec Israël des accords d’Abraham restera en panne, comme l’illustre l’absence remarquée, au sommet pour la paix de Charm El-Cheikh, le 13 octobre, aussi bien de Mohammed Ben Zayed, le président des Émirats arabes unis (représenté par son frère) que de Mohammed Ben Salman, le dirigeant saoudien (représenté par son ministre des affaires étrangères).