
Les profondes mutations que connaît le monde du travail interrogent la capacité de simples adaptations à rétablir une stabilité. Ces transformations rapides et multiples ont été mises en lumière dans l’ouvrage collectif Que sait-on du travail ? (Presses de Sciences Po-Le Monde, 2023). Face à ces constats, une nouvelle approche s’impose, nécessitant de se pencher sur des champs de recherche influencés par les enseignements de ce premier opus.
Alors que le débat politique oscille entre les injonctions à « travailler tous » ou à « travailler plus », Bruno Palier, directeur de recherche CNRS à Sciences Po Paris, et Christine Erhel, économiste et co-auteure, prônent le « travailler mieux ». Cette ambition est considérée comme une vision fondamentale, les autres n’en étant que des conséquences. Il devient crucial de refonder nos dialogues sociaux, de corriger les dérives du management vertical et contraint, et de restaurer le sens du travail à travers une qualité perçue et vécue.
Les dernières décennies ont transformé le travail dans toutes ses dimensions, marquant une constante : son intensification matérielle et morale. La déception et l’incompréhension généralisées soulèvent la question cruciale de la qualité perçue du métier. L’individu se retrouve dans une ère de perturbation de son rapport à l’emploi, où il vit un déséquilibre entre ses attentes et la réalité constatée. La recherche d’un meilleur équilibre et d’une plus grande satisfaction professionnelle est désormais un enjeu majeur pour l’avenir du travail.