
Le travail, souvent perçu comme une source de déception par les Français, est au cœur d’une analyse approfondie menée par l’économiste Bertrand Martinot et l’avocat Franck Morel, experts associés à l’Institut Montaigne. Dans leur ouvrage, Le travail est la solution, ils mettent en lumière les nombreux griefs : faibles rémunérations, manque de reconnaissance et perspectives professionnelles limitées. Un sentiment de subir des mutations inéluctables prévaut, sans véritable projet collectif.
Pourtant, malgré ce constat d’une « grande déception », les auteurs soulignent l’attachement persistant des Français à leur emploi. Il ne s’agirait donc pas d’une rupture totale, mais plutôt d’un éloignement progressif, d’une relation contrariée qui nécessite une refonte profonde.
Face à cette réalité, l’objectif central de leur livre est de proposer des pistes d’action concrètes pour « réconcilier les Français avec le travail » et le rendre à nouveau désirable. Cette démarche est d’autant plus urgente que le travail est considéré comme la clé pour surmonter les défis économiques actuels. Les auteurs affirment qu’« il n’y a qu’en travaillant davantage et plus efficacement que nous pourrons sortir de l’ornière économique et financière dans laquelle nous nous trouvons », citant une productivité en berne et l’état préoccupant des finances publiques. C’est également la voie à suivre pour relancer durablement le pouvoir d’achat et préserver un modèle social protecteur.
Forts de leur expérience, MM. Martinot et Morel, anciens conseillers sociaux de présidents et premiers ministres, avancent une série de leviers d’action, majoritairement d’approche libérale. Ils préconisent notamment de faciliter l’augmentation du temps de travail, qualifiant le passage aux 35 heures d’« erreur économique et sociale majeure ». Pour que le travail « paye mieux » et soit plus attractif, ils proposent des allégements de charges. Enfin, ils invitent à « réconcilier le travail et le capital » par une généralisation massive de mécanismes tels que la participation et l’actionnariat salarié.