
La ville de Toyoake, située dans la préfecture d’Aichi au Japon, a mis en place une ordonnance visant à limiter le temps passé devant les écrans à deux heures par jour pour ses 68 000 habitants, en dehors des heures de travail ou d’école. Cette mesure, entrée en vigueur ce mercredi, vise à contrer les effets négatifs de l’utilisation excessive des appareils numériques. Adoptée par l’assemblée municipale le 22 septembre, l’ordonnance a pour objectif d’« encourager les familles à établir des règles concernant l’utilisation des smartphones et autres appareils », sans pour autant avoir de fonction pénale.
Masafumi Kouki, le maire de Toyoake, a justifié cette décision en expliquant vouloir « prévenir l’utilisation excessive d’appareils provoquant des problèmes de santé physique et mentale… y compris des problèmes de sommeil ». L’édile souhaite également soutenir « les utilisateurs excessifs de téléphone et leurs familles qui sont confrontés à des difficultés dans leur vie quotidienne et sociale ». Cependant, cette initiative a rencontré une forte opposition. En une semaine, la mairie a reçu environ 400 appels de plaintes et de demandes d’abrogation de l’ordonnance, comme le rapporte le New York Times. Mariko Fujie, une députée locale ayant voté contre, estime que l’ordonnance « n’est pas fondée sur des preuves scientifiques. (…) C’est un non-sens total ».
Si certains jeunes, à l’image de Kairi Tani, 20 ans, expriment leur scepticisme en déclarant : « Mon cerveau et mon téléphone sont connectés par une racine (…) Je ne peux jamais lâcher prise », de nombreux parents accueillent favorablement cette décision. Asami Sahara, mère d’un enfant de cinq ans « gros joueur », espère pouvoir utiliser l’ordonnance pour modérer l’usage de son fils.
Malgré les inquiétudes concernant les modalités d’application, le maire Masafumi Kouki a tenu à rassurer ses administrés, affirmant que la ville ne cherchait pas à « contrôler personne » et qu’il ne s’agissait absolument pas d’imposer une limite stricte. L’objectif principal est de sensibiliser au bien-être numérique. Toyoake n’est pas la seule à s’attaquer à ce problème : la Corée du Sud prévoit également une loi interdisant l’utilisation des smartphones pendant les heures de cours pour les écoliers du primaire et du secondaire à partir de mars 2026.