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La tombe de Robert Badinter a été profanée au cimetière de Bagneux quelques heures avant son entrée au Panthéon. Des inscriptions dégradantes ciblant ses combats pour l'abolition de la peine de mort et la dépénalisation de l'homosexualité ont été découvertes. Emmanuel Macron et plusieurs personnalités politiques ont fermement condamné cet acte ignoble.

La tombe de l’ancien ministre de la Justice, Robert Badinter, a été dégradée au cimetière parisien de Bagneux, quelques heures avant son entrée solennelle au Panthéon. Les faits ont été rapportés par la mairie de Bagneux à l’Agence France-Presse (AFP).

Selon un communiqué du tribunal de Nanterre, des inscriptions à la peinture bleue ont été découvertes sur la pierre tombale de l’ancien avocat, décédé en février 2024. Les mots inscrits sont : « Eternelle est leur reconnaissance. Les assassins, les pédos, les violeurs, la République le sanctifient ». Ces tags semblent cibler ses engagements historiques contre la peine de mort et pour la dépénalisation de l’homosexualité.

L’entrée de Robert Badinter au Panthéon a eu lieu ce jeudi 9 octobre, lors d’une cérémonie présidée par Emmanuel Macron. Cette date symbolique marque le 44ème anniversaire de la promulgation de la loi abolissant la peine de mort en France, une réforme majeure portée par Robert Badinter en 1981.

Le président de la République, Emmanuel Macron, a rapidement réagi à cette profanation sur le réseau social X, déclarant : « Honte à ceux qui ont voulu souiller sa mémoire » et affirmant que « La République est toujours plus forte que la haine ». La maire de Bagneux, Marie-Hélène Amiable, a qualifié cet acte de « lâche » et d’« indigne », soulignant que les inscriptions mettaient en cause les combats de Robert Badinter pour l’abolition de la peine de mort et la dépénalisation de l’homosexualité en 1982. Anne Hidalgo, maire de Paris, a également condamné cette « lâcheté et indignité », et a annoncé un signalement au parquet pour que les auteurs soient identifiés et sanctionnés.

Juliette Méadel, ancienne ministre, a exprimé son indignation en déclarant : « On peut profaner une tombe, pas une conscience. Robert Badinter est la conscience et le visage de la République et ça : personne ne nous l’enlèvera ». Une enquête a été ouverte et confiée à la sûreté territoriale des Hauts-de-Seine pour « dégradation de sépulture ». Le corps de Robert Badinter n’a pas été transféré au Panthéon ; un cénotaphe a été érigé en sa mémoire.