
Le président de l’Association française des maîtres restaurateurs, Alain Fontaine, a appelé à une plus grande souplesse dans l’utilisation des titres-restaurant, en particulier pour les dépenses en restaurant. Il plaide pour que les bénéficiaires puissent utiliser l’intégralité de leur solde en une seule fois dans les établissements de restauration. Cette proposition vise à permettre aux 5,5 millions de consommateurs de titres-restaurant, qui ont accumulé des réserves notamment à cause du télétravail, de les dépenser plus facilement. Il suggère une libéralisation du plafond, soit toute l’année, soit pendant des périodes spécifiques comme Noël ou les vacances, afin que les familles puissent profiter pleinement de ces avantages.
Parallèlement, Alain Fontaine insiste sur la nécessité de maintenir le plafond journalier de 25 euros pour les courses alimentaires en supermarché, et de ne surtout pas l’augmenter. Cette position intervient alors que le système des titres-restaurant est en pleine réforme, une réforme qui prévoit de pérenniser leur utilisation pour les courses alimentaires. Cette pérennisation, portée par la ministre du Commerce Véronique Louwagie et prévue pour fin 2025 ou début 2026, a suscité la colère des professionnels de la restauration qui estiment un manque à gagner de 1,5 milliard d’euros depuis l’extension du dispositif en 2022. La piste d’un double plafond, plus élevé en restaurant, avait été abandonnée, au grand dam des organisations patronales, bien que M. Fontaine ne la réclame pas spécifiquement, préférant la « libération » du plafond en restaurant.
Le gouvernement justifie la pérennisation de l’utilisation des titres pour les courses par sa popularité auprès des salariés et l’évolution des modes de consommation, incluant le télétravail et les repas faits maison. Cependant, cette mesure ne permet pas l’achat d’alcool, de confiseries, de produits infantiles et d’aliments animaliers, et se limite aux articles prêts à consommer. Les restaurateurs, via l’Umih et le GHR, continuent de s’inquiéter de l’impact financier de cette extension sur leur secteur.