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Thomas Legrand s'est expliqué sur France Inter après la polémique des vidéos volées de L'Incorrect. Il y discutait politique avec des responsables socialistes et Patrick Cohen, suscitant des accusations de parti pris contre Rachida Dati.

Une semaine après le début de la controverse, Thomas Legrand a fait son retour sur les ondes de France Inter. Il a été reçu par la médiatrice de Radio France, Emmanuelle Daviet, ce vendredi 12 septembre à 13h30. Le journaliste politique s’est dit « ravi de pouvoir s’expliquer enfin, ici », accompagné de Philippe Corbé, le directeur de l’information de la station. C’était sa première intervention sur l’antenne d’Inter depuis le 5 septembre, bien qu’il se soit exprimé sur X, Instagram, dans Le Monde ou Libération.

Le 5 septembre, le trimestriel d’extrême droite L’Incorrect a diffusé des vidéos volées montrant l’éditorialiste de Libération en conversation dans un café parisien. Il y discutait avec deux responsables socialistes, Luc Broussy et Pierre Jouvet, ainsi qu’avec son confrère Patrick Cohen, également chroniqueur sur France Inter et France 5. Leurs échanges portaient sur la stratégie du Parti socialiste (PS) pour l’élection présidentielle et la campagne des prochaines municipales à Paris, pour laquelle Rachida Dati, alors ministre de la Culture, est candidate.

Dans ces vidéos, filmées à son insu en juillet dans une brasserie du 7e arrondissement de Paris, Thomas Legrand aurait notamment déclaré : « Nous, on fait ce qu’il faut pour (Rachida) Dati, Patrick (Cohen) et moi », des propos interprétés comme un parti pris contre la ministre et dans sa course à la mairie de Paris. Cette diffusion a suscité de vives réactions, entraînant la suspension à titre conservatoire de Thomas Legrand par France Inter le soir même. Face à l’ampleur de la polémique, Thomas Legrand a annoncé le 9 septembre qu’il renonçait à animer son débat hebdomadaire, tout en affirmant vouloir continuer à intervenir à l’antenne.

L’affaire a provoqué un concert de critiques de la part de divers partis politiques, allant de la France Insoumise au Rassemblement National, dénonçant des faits qualifiés de « complot », « infiltration » ou « mafia ». L’Arcom a également été saisie à plusieurs reprises et souhaite une réflexion sur l’impartialité de l’audiovisuel public. La Société des journalistes de Radio France a quant à elle dénoncé une « instrumentalisation » des propos de Thomas Legrand et Patrick Cohen, et a exprimé sa solidarité avec les deux journalistes.