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Les obsèques de Thierry Ardisson, en l'église Saint-Roch, rappellent ses profondes convictions royalistes et son engagement pour une monarchie parlementaire. Son influence à travers ses émissions et son livre « Louis XX » ont marqué son parcours unique. [1]

Les obsèques de l’animateur Thierry Ardisson, qui se tiennent ce jeudi en l’église Saint-Roch, mettent en lumière ses convictions royalistes profondes. Louis de Bourbon, le prétendant au trône de France, a salué la « fidélité profonde à certaines valeurs intemporelles, notamment son attachement assumé à la tradition monarchique » de son « ami » Ardisson. Né un 6 juillet, jour des Rois, et décédé un 14 juillet, jour de la prise de la Bastille, Ardisson, homme de calcul et de symboles, semblait voué à cette passion. Stéphane Bern, figure emblématique du patrimoine, a naturellement animé la soirée hommage sur France 2.

Thierry Ardisson avait révélé ses convictions dès 1986 sur le plateau d’Apostrophes, face à un Bernard Pivot interloqué par cette « passion assez vieillotte ». Il affirmait préférer un roi à un président comme Bernard Tapie, arguant que les monarchies « font le boulot » depuis mille ans. Son essai, « Louis XX, Contre-enquête sur la monarchie », qui posait la question d’un retour royal à la tête de l’État, s’est vendu à près de 100 000 exemplaires, devenant un véritable best-seller.

Ardisson n’était pas séduit par l’autoritarisme, mais par une monarchie parlementaire, modérée et libérale, à l’image des systèmes espagnol ou anglais. Il réfutait l’image de la monarchie associée à l’extrême droite, affirmant au contraire que ce modèle dynastique, transmettant le pouvoir de père en fils, était « garant de libéralisme et de démocratie ». Il comparait le roi à un « boulanger qui aura à cœur de léguer à son fils son commerce dans le meilleur état possible », dénonçant les « deux cents ans de propagande républicaine à l’école » qui, selon lui, ont cultivé le rejet de ce régime.

L’animateur a mené sa croisade royaliste tout au long de sa carrière, offrant des tribunes aux prétendants au trône comme Alphonse II de Bourbon et Henri VII d’Orléans, n’hésitant pas à les confronter avec son esprit provocateur. Fidèle à ses idéaux, il a même choisi Louis XX, un Bourbon, comme parrain pour sa fille. Malgré son refus initial de la Légion d’honneur, il a finalement cédé en avril 2024, sans renier ses convictions. Il a continué à affirmer ses idées, qu’il qualifiait de « baroque », plaidant pour un arbitre neutre au sommet de l’État, à l’image de l’arbitre d’un match de football qui ne serait pas capitaine d’une des équipes.

Ardisson avait acquis une maison en Normandie liée à Charles X et s’était installé rue de Rivoli, avec vue sur les Tuileries, nourrissant le rêve de voir la résidence royale reconstruite. Bien qu’il n’ait pas vu ce projet de son vivant, ses obsèques se dérouleront à 100 mètres de là, en l’église Saint-Roch, où « toute la cour » devrait être présente.