
L’intersyndicale de Thales Alenia Space, réunie devant le site de Toulouse, a mis en lumière la détérioration des conditions de travail au sein de l’entreprise. Un ingénieur, souhaitant rester anonyme, témoigne de son épuisement professionnel, contraint à un arrêt de travail d’un mois en raison d’une charge de travail excessive. Cet incident souligne les tensions internes exacerbées par une réorganisation majeure.
Cette réorganisation, qui s’inscrit dans un plan de suppression de 980 postes en France (650 à Toulouse et 330 à Cannes), a contraint de nombreux salariés à jongler entre plusieurs projets. L’ingénieur anonyme explique avoir été soumis à une pression intense pour livrer sur un programme, tandis qu’il se sentait « lâché, ni encadré, ni formé » sur un autre. Cette situation, dénoncée par plusieurs employés, conduit à une dégradation notable de la qualité de vie au travail et de la qualité du travail produit.
Face à cette situation critique, la CGT, quatrième organisation syndicale de Thales Alenia Space, a décidé de passer à l’action. Le syndicat a assigné la direction de la filiale spatiale en justice devant le tribunal judiciaire de Toulouse pour « violation de l’obligation de prévention et mise en danger de la santé des salariés ». Cette procédure d’urgence vise à obtenir des mesures concrètes pour protéger les employés. L’audience est prévue le lundi 15 septembre, où le salarié anonyme accompagnera la CGT pour témoigner.
Le groupe, détenu par Thales (67 %) et Leonardo (33 %), est un acteur majeur dans la fabrication de satellites. Cependant, les enjeux économiques et les restructurations semblent peser lourdement sur le bien-être de ses employés, soulevant des questions cruciales sur la responsabilité de l’entreprise envers ses salariés. La décision du tribunal sera déterminante pour l’avenir des conditions de travail chez Thales Alenia Space.