
La rémunération potentiellement astronomique de plus de 1 000 milliards de dollars promise à Elon Musk, via un nouveau plan d’actions chez Tesla, a suscité un débat intense depuis son annonce en septembre. La décision finale repose sur l’approbation des actionnaires, réunis ce jeudi 6 novembre en assemblée générale. Tesla a activement communiqué pour souligner l’importance de cet événement annuel, diffusé en direct depuis Austin, Texas. La société décrit Musk comme un « visionnaire » ayant mené des révolutions industrielles et transformé avec succès des entreprises pionnières de plusieurs milliards de dollars, justifiant ainsi ce plan visant à le maintenir à la tête de l’entreprise.
Ce « pay package » décennal est structuré en douze tranches, chacune soumise à l’atteinte de seuils financiers et opérationnels spécifiques pour l’attribution d’actions à Elon Musk. La tranche la plus ambitieuse prévoit une capitalisation boursière de Tesla atteignant 8 500 milliards de dollars – un bond considérable par rapport aux 1 000 milliards actuels – et la vente de 20 millions de véhicules. Si ces objectifs sont atteints, Musk pourrait acquérir jusqu’à 12 % de capital supplémentaire. Actuellement, il détient environ 12,4 % des actions via un trust, et a récemment reçu 96 millions d’actions supplémentaires issues du plan de rémunération de 2018. Ces ajouts pourraient porter sa participation totale entre 25 % et 29 % de Tesla, renforçant sa position d’homme le plus riche du monde avec une fortune estimée à 500 milliards de dollars.
Le plan de rémunération divise fortement. Thomas DiNapoli, trésorier de l’État de New York, estime que la participation actuelle de Musk devrait suffire comme motivation. Le fonds souverain de la Norvège, un actionnaire majeur, exprime des inquiétudes quant au « montant total de la rémunération, la dilution et l’absence de mesures pour atténuer le risque lié à une personne-clé ». Des cabinets de conseil aux actionnaires et des trésoriers d’États critiquent le manque de précision et d’ambition des objectifs. À l’inverse, des sociétés d’investissement comme Baron Capital et le fonds de pension de la Floride soutiennent le package, arguant que le succès de Tesla est « inséparable d’Elon » et que les plans précédents ont toujours généré une valeur exceptionnelle pour les actionnaires. Elon Musk a d’ailleurs laissé entendre qu’une non-validation du plan pourrait affecter son engagement, évoquant la possibilité d’être écarté par des « terroristes d’entreprises ». En parallèle, les actionnaires doivent également se prononcer sur un investissement dans xAI, l’entreprise d’intelligence artificielle de Musk.






