
La multinationale espagnole Telefonica a annoncé ce lundi un plan social d’envergure, prévoyant la suppression de 5 040 emplois au sein de trois de ses filiales espagnoles. Cette décision, confirmée par l’Union générale des travailleurs (UGT), intervient dans un contexte de profonde restructuration pour le géant des télécommunications. Les postes concernés se répartissent principalement entre Telefonica de España (3 649 postes, soit 41 % de l’effectif), Telefonica Moviles (1 124 postes, 31 %) et Telefonica Soluciones (267 postes, 24 %).
Un représentant de l’UGT a également indiqué qu’au moins 279 suppressions d’emplois supplémentaires seraient annoncées pour Movistar Plus +, une autre filiale espagnole, affectant 32 % de ses effectifs. Ce plan s’inscrit dans un virage stratégique majeur de la part de l’opérateur historique, qui emploie environ 100 000 personnes à l’échelle mondiale. L’objectif est de se recentrer sur ses quatre marchés principaux : l’Espagne, l’Allemagne, le Royaume-Uni et le Brésil, afin d’accroître sa rentabilité.
Le groupe fait face à des difficultés financières significatives. Telefonica a enregistré une perte nette d’environ 1,08 milliard d’euros sur les neuf premiers mois de l’année. En 2024, le groupe a essuyé une perte nette de 49 millions d’euros, principalement due à la dépréciation d’actifs en Amérique latine. Pour y remédier, l’entreprise prévoit des économies pouvant atteindre 3 milliards d’euros d’ici 2030. En signe de ces défis, Telefonica a également annoncé une réduction de moitié de son dividende pour les actionnaires en 2026, tout en maintenant ses objectifs annuels pour l’année en cours.
Ce plan social n’est pas une première pour Telefonica. Le groupe a déjà réduit ses effectifs de près de 20 000 postes dans le monde depuis 2008. Le dernier plan, achevé en janvier 2024, avait entraîné la suppression de 3 421 emplois en Espagne. Le recentrage stratégique intervient à un moment crucial, marqué par l’entrée de la compagnie saoudienne STC au capital de l’entreprise en septembre 2023, qui a acquis 9,9 % des parts. Cette opération a conduit l’État espagnol, via le fonds public SEPI, à prendre une participation de 10 % dans Telefonica.






