
Chaque matin depuis trois ans, Brigitte Besson, 74 ans, commence sa journée en observant un couple de cigognes. Installée dans le Loiret, cette ancienne sténodactylographe suit en direct la vie de Maurice, surnommé « Momo », et Mélodie, sa compagne, sur le sommet de la cheminée de la mairie de Sarralbe, en Moselle. Elle a pu observer leurs cigogneaux grandir et s’envoler. La caméra, installée en 2016 par la municipalité de Sarralbe, retransmet en continu la vie de ces échassiers sur le site Internet de la commune. Ce dispositif, baptisé « Télé-Cigognes », a connu un succès grandissant, attirant près de 50 000 visiteurs en une seule journée. Cet engouement remarquable démontre l’intérêt croissant du public pour la vie sauvage et l’observation en ligne.
Des internautes du monde entier échangent sur un groupe Facebook dédié, « Les cigognes de Sarralbe en Moselle ». Chaque instant de la vie des oiseaux, de la becquée à l’envol, est scruté avec la ferveur d’un véritable feuilleton télévisé. Dominique Klein, rédacteur en chef de « Télé-Cigognes », se souvient même d’une année où un doute sur l’identité de la femelle avait déclenché des rumeurs sur une éventuelle « épouse illégitime ». Brigitte Besson est une participante très active de ce groupe, publiant régulièrement des poèmes, des bulletins météo et des captures d’écran sous-titrées de dialogues imaginaires entre les oiseaux. Pour elle, cette activité procure un sentiment de liberté. La passion pour ces cigognes illustre la capacité des plateformes numériques à créer des communautés autour d’intérêts partagés, même les plus inattendus, offrant ainsi des moments de divertissement et de connexion sociale.