
Les espoirs du Parti socialiste (PS) de voir une taxation des grandes fortunes se concrétiser ont été douchés ce vendredi 31 octobre. Après un déjeuner infructueux à Matignon avec le Premier ministre Sébastien Lecornu, Olivier Faure, premier secrétaire du PS, et Boris Vallaud, chef de file des députés socialistes, ont exprimé leur déception. Ce rendez-vous, qualifié de « déjeuner pour rien », n’a pas permis d’avancer sur la question fiscale.
Quelques heures plus tard, l’Assemblée nationale a rejeté non seulement la proposition de « taxe Zucman », mais aussi sa version allégée, la « taxe Mercier ». La taxe Zucman, du nom de l’économiste Gabriel Zucman, visait à instaurer un impôt minimal sur le patrimoine des grandes fortunes afin de lutter contre l’optimisation fiscale et de rétablir une plus grande équité devant l’impôt. Proposée en France sous le titre « Impôt plancher sur le patrimoine des ultra-riches », elle fut d’abord votée en première lecture en février 2025 avant d’être rejetée par le Sénat en juin de la même année.
La version « Mercier », portée par la députée PS de Meurthe-et-Moselle, Estelle Mercier, proposait de taxer les patrimoines dès 10 millions d’euros à un taux de 3 %, une mesure de compromis espérant rallier les macronistes. Estelle Mercier, également maître de conférence et membre de la Commission des finances à l’Assemblée nationale, s’est activement impliquée dans ce débat sur la fiscalité des hauts patrimoines. Malgré ces efforts, les deux propositions ont été balayées par la majorité des députés, marquant un recul significatif pour les socialistes dans leur volonté de réformer la fiscalité des plus riches.
Le rejet de ces taxes intervient dans un contexte où la taxe Zucman est l’objet de vifs débats, ses promoteurs estimant qu’elle pourrait générer entre 15 et 25 milliards d’euros de recettes fiscales annuelles, tandis que ses détracteurs avancent un chiffre d’environ 5 milliards d’euros. Le principal argument des défenseurs de cette taxe est que les ménages les plus fortunés, notamment les milliardaires, sont proportionnellement moins imposés que le reste de la population grâce à des mécanismes d’optimisation fiscale.






