wealth-tax-debate
La « taxe Zucman », proposition de l'économiste Gabriel Zucman, vise à taxer de 2 % les patrimoines de plus de 100 millions d'euros. Elle suscite un débat intense entre partisans, qui y voient une source de revenus vitale pour l'État et un levier de justice fiscale, et opposants, qui craignent l'exode des capitaux et des défis constitutionnels. Cette mesure clivante est au cœur des discussions budgétaires actuelles.

La « taxe Zucman », proposée par l’économiste français Gabriel Zucman, vise à instaurer une taxation minimale de 2 % sur les patrimoines supérieurs à 100 millions d’euros. Cette mesure a été présentée dans un rapport commandité par le Brésil pour le G20 en juin 2024, cherchant à corriger ce que Zucman estime être une sous-imposition des grandes fortunes. Actuellement, les milliardaires paieraient en moyenne 0,2 % de leur patrimoine en impôts, tandis que les classes moyennes sont assujetties à des taux bien plus élevés.

Les partisans de cette taxe, notamment les partis de gauche, estiment qu’elle pourrait générer entre 10 et 25 milliards d’euros par an pour l’État. Ce surplus financier est vu comme un moyen de réduire le déficit public et de financer des services essentiels. En France, environ 1 800 foyers fiscaux seraient concernés par cet impôt plancher.

Cependant, le projet rencontre une forte opposition. Ses détracteurs, parmi lesquels des figures du patronat et des partis de droite, craignent un risque d’exode fiscal des capitaux et des entrepreneurs, ce qui pourrait nuire à l’attractivité du pays et potentiellement entraîner la vente d’entreprises françaises à l’étranger. Certains économistes doutent également de sa constitutionnalité, arguant qu’une telle taxe pourrait être jugée « confiscatoire » ou ciblant de manière discriminatoire certains groupes. Le Sénat français a d’ailleurs rejeté la proposition en juin 2025, après son adoption par l’Assemblée nationale en février.

Malgré les divergences, Gabriel Zucman insiste sur le fait que l’exil fiscal est un phénomène « négligeable » et que des mécanismes anti-exil, comme ceux appliqués aux États-Unis (où l’impôt continuerait à s’appliquer pendant plusieurs années après un départ), pourraient être mis en place pour le limiter. La taxe Zucman demeure un sujet central du débat économique et politique, illustrant des clivages profonds sur la justice fiscale et les moyens de financer les dépenses publiques.