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Le débat sur la « taxe Zucman » est reporté à l'Assemblée, créant des tensions autour du budget 2026. La gauche menace de censure tandis que le gouvernement cherche un compromis sur la taxation du patrimoine. La réforme des retraites reste également un point de discorde.

Le débat autour de la très controversée « taxe Zucman » à l’Assemblée nationale a été reporté à la fin de la semaine, alors que l’examen du budget 2026 a rencontré ses premiers obstacles ce samedi. La ministre des Comptes publics, Amélie de Montchalin, a annoncé, peu avant minuit, que la reprise des discussions lundi prioriserait d’autres articles, décalant ainsi l’examen de cette mesure phare défendue par la gauche. Ce report intervient après que le gouvernement a essuyé ses premiers revers lors des débats budgétaires.

Cette décision impacte directement l’ultimatum posé par les socialistes au Premier ministre Sébastien Lecornu. Ces derniers avaient menacé de censure si des engagements fermes en faveur de la « justice fiscale » n’étaient pas pris d’ici lundi. Amélie de Montchalin a justifié ce changement par la nécessité d’assurer la présence du ministre de l’Économie, Roland Lescure, dont l’emploi du temps l’éloignera de Paris le reste de la semaine.

Cyrielle Chatelain, cheffe des députés écologistes, a accusé le Rassemblement National de manœuvrer pour retarder le vote sur la taxe Zucman. Marine Le Pen a, une fois de plus, réaffirmé l’opposition de son parti à cette taxe, privilégiant leur propre impôt sur la fortune financière qui, lui, exempte la résidence principale. Malgré les tensions, un cadre du camp gouvernemental a confié à l’AFP que des échanges se poursuivaient avec les socialistes afin de trouver un « terrain d’atterrissage » sur la taxation du patrimoine.

Les délibérations concernant les recettes du budget n’en sont qu’à leurs prémices, avec un vote solennel prévu le 4 novembre. Par ailleurs, les socialistes ont posé une autre condition pour éviter la censure : la suspension de la réforme des retraites, intégrée au projet de budget de la Sécurité sociale, dont l’examen en commission débute ce lundi. Cependant, Gérard Larcher, président du Sénat, a d’ores et déjà prévenu que cette réforme serait « rétablie » après son passage à l’Assemblée.