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Pour lutter contre les « no-shows », de plus en plus de restaurants français adoptent l'empreinte bancaire à la réservation, permettant de facturer les absences injustifiées. Une mesure efficace mais qui ne fait pas l'unanimité.

La « taxe lapin », qui consiste à demander une empreinte bancaire lors de la réservation, se répand dans les restaurants français pour contrer les absences de dernière minute, également appelées « no-shows ». Cette pratique permet aux établissements de facturer des frais, de 10 à plusieurs centaines d’euros, en cas de non-présentation injustifiée. L’objectif est de dissuader les clients de faire faux bond, un phénomène qui a pris de l’ampleur depuis la crise sanitaire.

De nombreux restaurateurs ont été confrontés à un nombre important de « no-shows ». Julia Chican, cofondatrice des restaurants Maslow et Fellows à Paris, a constaté jusqu’à 40 réservations non honorées sur une soirée de 200 couverts. Initialement réticente, elle a généralisé l’empreinte bancaire, d’abord pour les groupes de plus de quatre personnes. Lou Serafini, du bistrot L’Instinct, a également vu les annulations diminuer drastiquement, divisant les « no-shows » par cinq grâce à ce système, une nécessité face à l’augmentation des charges et aux difficultés de recrutement.

Juridiquement, l’empreinte bancaire est légale, à condition que le client soit clairement informé des conditions d’annulation et des montants pouvant être facturés en cas de non-présentation. Il s’agit d’une pré-autorisation bancaire qui vérifie la solvabilité du client sans débiter immédiatement le montant. En cas de « no-show » ou d’annulation tardive, le restaurateur peut prélever tout ou partie de cette somme. Cette solution est une forme de garantie de paiement qui aide à prévenir les pertes financières significatives que représentent les « no-shows », estimées à jusqu’à 15% du chiffre d’affaires pour certains établissements.

La mise en place de cette mesure se fait progressivement. Elle est perçue comme un moyen efficace de réduire les tables vides inutilement, le gaspillage alimentaire et la désorganisation du personnel. Bien que l’empreinte bancaire responsabilise les clients, certains estiment que le prépaiement est une solution encore plus engageante. Pour les restaurateurs, il est crucial de bien communiquer les règles de leur politique d’annulation, notamment le délai de prévenance, afin de garantir la transparence avec les clients.