
Le gouvernement a annoncé la suspension de la hausse de la taxe foncière, initialement prévue, jusqu’au printemps prochain. Cette décision vise à permettre l’élaboration d’une « nouvelle méthode » de calcul, plus adaptée aux réalités locales. Le premier ministre, Sébastien Lecornu, a précisé, devant le Sénat, que ce calendrier serait « dilaté » jusqu’en mai ou juin 2026, afin de privilégier une approche départementale, voire « commune par commune ».
Cette augmentation potentielle, qui devait impacter 7,4 millions de logements en 2026 suite à une mise à jour des fichiers du ministère de l’Économie, avait suscité une vive polémique. Bercy avait justifié cette mesure par une recherche d’« efficacité et d’équité de l’impôt ». Cependant, les critiques, y compris au sein de la majorité, ont poussé le gouvernement à revoir sa copie.
Sébastien Lecornu a souligné l’inadéquation de la méthode de revalorisation actuelle des bases locatives, en vigueur depuis 1959, la qualifiant de « caduque ». Il a également invité les élus locaux à prendre part activement à la révision de ces bases, insistant sur la nécessité d’une concertation approfondie. L’objectif est de s’assurer que « chacun paie selon le type de logement qu’il détient », tout en garantissant le « consentement à l’impôt » des citoyens.
La complexité de la taxe foncière réside en partie dans le calcul de sa base, qui intègre des éléments de confort tels que l’eau courante ou l’électricité. Ces critères peuvent artificiellement gonfler le nombre de mètres carrés pris en compte, augmentant ainsi mécaniquement le montant de la taxe. Le chef du gouvernement a dénoncé ces règles « déconnectées de tout sens commun », qui rendent l’impôt « incompréhensible ».
Cette annonce a été diversement accueillie par la classe politique. Le président du groupe Les Républicains au Sénat, Mathieu Darnaud, a qualifié le mode de calcul précédent de « chef-d’œuvre de cynisme ». Tandis que Gabriel Attal, président de Renaissance, a salué « une excellente nouvelle pour les propriétaires », Jordan Bardella du Rassemblement national s’est félicité d’avoir « fait annuler la scandaleuse hausse ». Les élus locaux, comme Antoine Homé, maire PS de Wittenheim, ont également exprimé leur satisfaction, réclamant du « temps pour comprendre les impacts concrets dans chaque département » et insistant sur l’importance de la concertation.







