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Le débat sur la taxation des grandes fortunes s'intensifie, illustré par la marche « Make Billionaires Pay » à New York. Même Steve Bannon, ancien conseiller de Donald Trump, plaide pour que les plus riches contribuent davantage. En France, la proposition de Gabriel Zucman d'un impôt plancher de 2 % sur les patrimoines de plus de 100 millions d'euros anime les discussions sur la justice fiscale.

La marche pour le climat « Make Billionaires Pay » du 20 septembre 2025 à New York a mis en lumière une question fiscale brûlante : celle de la taxation des grandes fortunes. Un plaidoyer étonnant a retenu l’attention : « Le déficit n’est pas soutenable (…). Et s’il faut que ça saigne, ça doit venir des riches, de la classe des milliardaires. Ça ne peut pas venir des classes moyennes, c’est suffisamment dur de s’en sortir aujourd’hui. » Ces mots ne sont pas ceux de Gabriel Zucman ou Thomas Piketty, mais de Steve Bannon, ancien conseiller de Donald Trump et voix influente du mouvement MAGA. Ce positionnement, bien qu’il ait peu de chances d’aboutir à une taxation des milliardaires sous une éventuelle présidence Trump, révèle une montée en puissance du débat sur la contribution fiscale des ultrariches à l’échelle mondiale.

De nombreux pays, du Brésil à la Norvège, en passant par le Royaume-Uni et l’Allemagne, voient se multiplier les appels à une meilleure imposition des grandes fortunes. En France, l’économiste Gabriel Zucman est au cœur de ces discussions avec sa proposition très débattue d’un impôt plancher de 2 % sur les patrimoines supérieurs à 100 millions d’euros. Cette initiative vise à corriger la « régressivité du système fiscal » où les plus aisés parviennent à minimiser leur taux d’imposition effectif. Selon les estimations de Gabriel Zucman, un impôt mondial minimal de 2 % sur la fortune des quelque 3 000 milliardaires de la planète pourrait générer entre 200 et 250 milliards de dollars de recettes fiscales supplémentaires chaque année.

Le débat est complexe et les propositions rencontrent des résistances. Aux États-Unis, par exemple, l’idée d’un impôt mondial sur les milliardaires a été écartée, principalement en raison de l’opposition qui met en avant la « souveraineté fiscale des États ». Malgré ces obstacles, la discussion progresse, notamment au sein du G20, sous l’impulsion de la présidence brésilienne, qui s’est engagée en juillet 2024 à une « coopération fiscale internationale » pour une meilleure taxation des plus fortunés. L’objectif est de lutter contre les inégalités croissantes et de financer les défis sociaux et environnementaux mondiaux.