
La Tanzanie est plongée dans une crise sans précédent suite aux élections présidentielles et législatives. Le principal parti d’opposition, le Parti de la démocratie et du développement (Chadema), a dénoncé un bilan d’environ 700 morts lors des manifestations contre le pouvoir. Ces chiffres alarmants proviennent notamment de Dar es-Salaam, la capitale économique, et de Mwanza, où la violence a éclaté le jour du scrutin.
Les élections se sont déroulées dans un contexte de forte tension, marqué par l’emprisonnement et la disqualification des principaux opposants à la cheffe de l’État, Samia Suluhu Hassan. L’Agence France-Presse (AFP) a rapporté des tirs nourris à Dar es-Salaam, où des centaines de manifestants ont incendié un commissariat, avant que la contestation ne s’étende à travers le pays.
Le ministre tanzanien des Affaires étrangères, Mahmoud Thabit Kombo, a réfuté les accusations d’usage excessif de la force et a déclaré n’avoir « aucun chiffre pour aucune victime ». Cependant, plusieurs sources diplomatiques et sécuritaires ont qualifié le bilan de l’opposition de « plutôt crédible », évoquant des « centaines de morts ». Amnesty International a souligné que les forces de sécurité tentaient de « contrôler le narratif » sur le nombre de victimes en surveillant les hôpitaux.
Face à cette répression sévère, le Haut-Commissariat aux droits de l’homme de l’ONU a appelé à la retenue et a demandé une enquête impartiale sur l’utilisation excessive de la force. Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, s’est dit « très inquiet ». Malgré un confinement décrété à Dar es-Salaam, des centaines de personnes continuent de manifester, ciblant la cheffe de l’État, Samia Suluhu Hassan, critiquée pour sa répression croissante des voix dissidentes.
Alors que les sites d’information locaux sont censurés, la télévision nationale ne mentionne pas les troubles, se contentant d’annoncer les résultats du scrutin, qui confirment un raz-de-marée du parti au pouvoir, le Chama Cha Mapinduzi (CCM). À Zanzibar, bien que le CCM ait été déclaré vainqueur, le parti d’opposition ACT-Wazalendo a rejeté les résultats, dénonçant des fraudes et exigeant un nouveau scrutin.







