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Les États-Unis ont retiré Hayat Tahrir al-Cham (HTC), ancien groupe lié à al-Qaïda, de leur liste terroriste, légitimant ainsi le nouveau gouvernement syrien d'Ahmed al-Charaa. Une décision clé pour la Syrie post-Assad, visant la stabilité régionale et la normalisation des relations.

Les États-Unis ont officiellement retiré Hayat Tahrir al-Cham (HTC) de leur liste des organisations terroristes étrangères ce mardi 8 juillet. Cette décision marque un tournant majeur dans la politique américaine envers la Syrie, après la chute du régime de Bachar el-Assad en décembre 2024. HTC, anciennement connu sous le nom de Front al-Nosra et lié à al-Qaïda, a vu son chef, Ahmed al-Charaa, prendre le pouvoir en Syrie à l’issue d’une offensive éclair de douze jours fin 2024.

Le secrétaire d’État américain, Marco Rubio, a déclaré le 7 juillet que cette révocation est une étape cruciale pour une Syrie stable et unifiée. Cette décision fait suite à la levée de la plupart des sanctions américaines contre la Syrie par Donald Trump, le 30 juin 2025. Elle s’aligne sur la volonté américaine de légitimer le nouveau gouvernement d’Ahmed al-Charaa, désormais président par intérim de la Syrie.

Selon Marco Rubio, cette mesure est justifiée par la dissolution du groupe HTC fin janvier 2025, ses forces ayant été intégrées dans l’armée et les forces de sécurité syriennes officielles. Damas a salué cette décision comme un « pas positif » vers la normalisation des relations bilatérales. Donald Trump avait déjà annoncé son intention de lever les sanctions lors d’un voyage à Riyad en mai 2025, cherchant à donner une chance au gouvernement d’Ahmed al-Charaa et envisageant une normalisation des relations.

Cette politique s’inscrit dans les objectifs plus larges de l’administration Trump au Moyen-Orient, visant notamment à encourager la Syrie à signer de nouveaux accords d’Abraham avec Israël. Négociés lors du premier mandat de Trump en 2020, ces accords ont déjà permis à plusieurs États arabes de normaliser leurs relations avec Israël, marquant un tournant géopolitique significatif. Bien qu’Ahmed al-Charaa ait cherché à modérer son image, des inquiétudes persistent quant à la protection des minorités religieuses, malgré la nomination de représentants de ces communautés au sein du nouveau gouvernement formé en mars 2025. Des incidents violents ont ciblé les minorités alaouite et druze ces derniers mois, soulevant des préoccupations quant à la stabilité du pays.