
Un non-lieu a été prononcé par deux juges d’instruction du tribunal de Paris concernant Sylvie Goulard, dans le cadre de l’information judiciaire ouverte sur son rôle de consultante auprès de l’Institut Berggruen. Cette décision, apprise mardi 5 août, fait suite aux réquisitions du Parquet national financier (PNF) en décembre 2023.
Ancienne eurodéputée MoDem (2009-2017) et éphémère ministre des Armées en 2017, Sylvie Goulard n’a pas souhaité commenter cette décision. Placée sous le statut de témoin assistée depuis avril 2024, elle ne pouvait être renvoyée devant le tribunal correctionnel.
L’information judiciaire avait été initiée en 2022 après une plainte avec constitution de partie civile de l’association Anticor, qui soulevait des interrogations sur la réalité du travail de Mme Goulard pour ce think tank californien, fondé par le milliardaire Nicolas Berggruen. Anticor s’interrogeait sur les éventuelles contreparties aux rémunérations perçues. Pour rappel, Sylvie Goulard avait été rémunérée plus de 10 000 euros par mois d’octobre 2013 à janvier 2016 en tant que « conseillère spéciale » pour l’Institut Berggruen, alors qu’elle était eurodéputée.
Les juges d’instruction ont souligné dans leur ordonnance que le contrat de conseil était autorisé par le Parlement européen et ne présentait aucun élément de dissimulation. Ils ont également conclu qu’« aucun élément objectif ne vient étayer les soupçons initiaux d’utilisation par Nicolas Berggruen de ce contrat pour influencer l’activité parlementaire de Sylvie Goulard ou obtenir des informations confidentielles », affirmant que l’ex-eurodéputée avait fourni « un travail réel ».