
Face à l’essor fulgurant du travail à distance, notamment depuis l’épidémie de Covid-19, les entreprises se tournent de plus en plus vers des solutions de surveillance numérique. Jonathan Schoenberg, directeur créatif chez TDA à Boulder, Colorado, qualifie ces pratiques de « fascistes », exprimant son indignation face à ces outils intrusifs.
Les logiciels comme ActivTrak, Teramind, Time Doctor, WorkExaminer ou Hubstaff, intégrant des fonctionnalités basées sur l’intelligence artificielle, offrent aux employeurs la possibilité de suivre en détail l’activité de leurs salariés. Ces plateformes surveillent une multitude de données : e-mails envoyés, sites web consultés, temps passé devant l’écran, et même l’activité de la souris. Certains vont jusqu’à prendre des photos ou des enregistrements vidéo réguliers des employés.
Cette approche, que M. Schoenberg décrit comme une « mentalité d’usine », est perçue comme un outil rétrograde et inefficace. Il souligne un paradoxe majeur : si un employé s’absente pour rencontrer un client, le logiciel peut interpréter ce temps comme improductif, pénalisant ainsi des initiatives pourtant bénéfiques pour l’entreprise. La confiance et l’autonomie des salariés semblent mises à mal par ces technologies, soulevant des questions éthiques importantes quant à l’équilibre entre productivité et respect de la vie privée.
Le débat sur la surveillance des employés à distance est plus que jamais d’actualité. Si la technologie permet un contrôle accru, elle soulève également des interrogations sur ses conséquences à long terme sur le bien-être des employés et l’efficacité réelle du travail. Trouver un juste milieu entre le besoin de supervision et le maintien d’un environnement de travail sain et motivant représente un défi majeur pour les entreprises.