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Le Premier ministre François Bayrou propose de supprimer deux jours fériés, dont le lundi de Pâques et le 8 mai, pour stimuler l'économie. Une mesure contestée par les syndicats.

Le Premier ministre, François Bayrou, a présenté mardi 15 juillet une proposition choc pour redresser les finances publiques : la suppression de deux jours fériés. Cette mesure vise à stimuler la production et ramener le déficit à 4,6 % du PIB en 2026, avec un gain estimé à 4,2 milliards d’euros pour le gouvernement. Les jours cités en exemple seraient le lundi de Pâques et le 8 mai, considérés comme des jours qui « n’ont aucune signification religieuse » ou qui s’inscrivent dans un mois de mai déjà « devenu un véritable gruyère » de ponts.

Cette annonce a rapidement provoqué l’indignation des syndicats. Sophie Binet, secrétaire générale de la CGT, a qualifié la proposition de « triple peine », dénonçant le fait que les salariés « vont travailler plus pour gagner moins et se voir supprimer nos droits sociaux ». La CGT a également fortement critiqué la possible suppression du 8 mai, le qualifiant de « jour de la victoire contre le nazisme », une mesure jugée « extrêmement grave » dans le contexte actuel.

François Bayrou a défendu sa proposition en affirmant que « l’une des clés du redressement de l’économie du pays réside dans la durée du travail », insistant sur la nécessité pour « toute la nation [de] travailler plus pour produire ». Pour appuyer cette idée, le ministre de l’Économie, Eric Lombard, a souligné que les Français travaillent en moyenne cent heures de moins que les Allemands. Cependant, des nuances existent sur ces chiffres, certaines études indiquant que si le temps de travail annuel effectif des salariés à temps plein est inférieur en France, l’inclusion des temps partiels inverserait la tendance depuis 2022.

Si cette mesure est adoptée, les salariés effectueront deux jours de travail supplémentaires pour le même salaire. En contrepartie, les entreprises verseraient une contribution à l’État, dont les modalités restent à définir. L’impact réel de cette mesure sur les recettes de l’État fait l’objet de débats, certaines estimations suggérant que le gain pourrait être inférieur aux 4 milliards d’euros annoncés.